Algérie

La fille des Aurès



Résumé : Le temps passe, et la petite fille grandit et embellit. Elle arrive à un tournant de sa vie et découvre qu'elle n'est pas une enfant comme les autres. Elle est triste et mélancolique. Si bien que sa mère, pour lui changer les idées, l'emmène chez elle et lui offre plein de cadeaux.Hakima se tient tranquillement devant la glace, et la voici bientôt transformée. Elle devient, sous les mains expertes de sa bienfaitrice, une jolie et heureuse fille, qui se moque même de son existence.
- Voilà, tu es prête maintenant. Nous pouvons nous rendre au parc d'attractions.
- Au parc d'attractions '
- Oui. Tu n'aimes pas '
La fillette bat des mains.
- Oh si ! Mais comment as-tu deviné '
- Tous les enfants adorent les parcs d'attractions, je ne vois pas pourquoi tu ferais exception.
Hakima se blottit dans les bras de sa mère.
- Je t'adore, maman.
- Moi aussi, ma chérie.
Tout à coup l'enfant éclate en sanglots. La jeune femme est atterrée.
- Quelque chose ne va pas, Hakima ' Tu ne te sens pas bien '
La fillette refoule ses larmes et s'essuie les yeux.
- Je pense à demain.
- À demain '
- Oui. Tu vas encore me ramener au foyer...
Elle ne peut continuer sa phrase. Des sanglots lui nouent la gorge.
Sa "maman" la serre contre elle. Des larmes inondent ses joues. Elle sent Hakima trembler dans ses bras et ressent davantage sa détresse. Que n'aurait-elle pas donné pour la garder auprès d'elle '
Elle resserre davantage son étreinte et sent que la fille se calme au fur et à mesure qu'elle "évacuait" son chagrin.
La jeune femme lui soulève le menton et la regarde dans les yeux.
- Tu sais, Hakima, je donnerais toute ma fortune pour te garder auprès de moi. Mais je ne le peux pas. Ni mon mari ni ma belle-famille ne seront d'accord.
Hakima écarquille ses yeux.
- Tu as un mari '
La jeune femme sourit.
- Oui. Je suis mariée. Cela
t'étonne '
Hakima met un doigt sur sa bouche et se met à réfléchir, avant de lancer.
- Donc j'ai un papa '
La jeune femme sent son c?ur palpiter. Hakima ne peut comprendre l'étendue de sa détresse. Elle est encore trop jeune pour comprendre des choses que même les adultes préfèrent ignorer. Si cette fois-ci elle a pu la ramener à la maison avec elle, c'est que son mari s'est absenté pour quelques jours. Sinon, il n'aurait jamais toléré une "telle" enfant dans sa maison. Pour lui, tous les enfants de l'assistance publique sont le fruit du péché. Et ramener le péché dans sa maison, c'est à coup sûr provoquer la colère de Dieu. Combien de fois elle s'est entêtée à lui faire comprendre que tous ces enfants ne sont que des victimes. Des victimes d'une erreur commise dans un moment d'égarement, ou tout simplement issus de familles misérables qui, ne pouvant les entretenir, préfèrent les abandonner dans des orphelinats. Elle se penche vers Hakima.
-Non, Hakima, mon mari n'est pas ton père. Il ne mérite pas de l'être...
Hakima semble déçue, mais la jeune femme s'empresse de poursuivre :
- Ne suis-je pas en mesure de satisfaire tous tes désirs ' N'ai-je pas assez démontré mon attachement pour toi '
La fillette se blottit contre elle.
- Mais si, maman. Je voulais juste savoir si j'avais aussi un père, car pas plus tard que la semaine dernière on m'a expliqué à l'école que nous avons tous un père et une mère, et qu'il est impossible pour un enfant de venir au monde sans ses deux parents.
- C'est vrai, ma chérie. C'est donc cela qui te chagrine ' Il se trouve que parfois il y a aussi des enfants comme toi qui ne peuvent pas avoir de père. C'est un peu difficile pour moi de te l'expliquer. Mais je te promets que dans quelques années tu comprendras tout.
(À SUIVRE)
Y. H.
[email protected]
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