La filière lait à l'honneur

La filière lait en plus de l'agroalimentaire sont la thématique principale du Salon international de l'élevage, de l'agroalimentaire et de l'agro-équipement et de l'Agrofood (Sipsa et Agrofood), qui sera inauguré ce jeudi. Une filière dont le développement n'a pas encore atteint le degré d'évolution souhaité. Lors d'une conférence de presse organisée, hier, à la Safex, le président de ce Salon et de la fondation Filaha Innove, Amine Bensemmane, a appelé les agriculteurs à consacrer des espaces fourragères importants pour compenser le déficit en matière d'aliments de bétail. « Nous importons des quantités très importantes de lait en poudre alors que nous avons des capacités pour produire le lait et réduire le volume de ces importations. La vache a besoin de se nourrir pour produire plus. Et pour se nourrir, il faut que l'aliment de bétail soit disponible. Pour qu'il soit disponible, il faut investir dans ce créneau », résume-t-il. Bouchakour, expert dans le secteur lait, estime que l'introduction de la poudre de lait a ralenti la production laitière. « Certes, notre élevage demeure familial à 80% et ne garantit donc pas une production conséquente. Mais depuis que le lait en poudre a envahi le marché, les éleveurs se sont quelque peu retirés de la filière. De plus, leurs produits sont victimes d'une concurrence déloyale, à cause de la subvention du lait en sachet. Ce n'est qu'après la hausse considérable des prix de la poudre de lait sur le marché international que nos producteurs sont revenus vers la production du lait », explique-t-il, appelant à la révision de la politique de subvention. Les organisateurs de ce salon, qui ouvrira ses portes jusqu'au 18 mai, regroupant 580 exposants et 27 pays, comptent insister également sur la transformation et l'industrialisation des produits agricoles. Pour valoriser d'un côté les produits du terroir et répondre, de l'autre, aux sollicitations des industriels qui veulent investir dans ce secteur. « Il ne s'agit pas seulement de transformer la tomate mais d'autres produits telle la pomme de terre. Il est nécessaire de produire des légumes et des fruits qui soient destinés exclusivement à la transformation industrielle. Mais là encore se pose un problème de main-d'?uvre et de machines où un grand déficit est enregistré », souligne-t-il. Le Sipsa tournera autour de cinq forums maghrébins et internationaux qui réuniront des experts pour débattre de la filière lait, celle des viandes, de l'aviculture, des vétérinaires, de l'eau et l'agriculture.