Algérie

La filiale de Transparency international revient à la charge



Les grosses affaires de corruption qui minent l’Algérie Selon le président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AALC), Djillali Hadjadj, le retard mis dans la mise en place de l’agence anti-corruption, instituée le 22 novembre 2006 par décret présidentiel, revient probablement à certaines résistances rencontrées dans la nomination de responsables intègres et probes à la tête de cet important organisme. Ce constat est fait au moment où l’Algérie enregistre un léger recul, soit la 99e place, indice 3, dans le classement de Transparency International en septembre dernier. Toujours selon Djillali Hadjadj, tous les analystes, experts et observateurs montrent qu’une note de 3 signifie on ne peut plus clairement un haut niveau de corruption au sein des institutions de l’Etat. Et cela est conforté, selon lui, par cinq autres enquêtes dont a fait l’objet l’Algérie en 2007 par des organismes internationaux indépendamment de TI, affiliés à la Banque mondiale, au Forum de Davos, aux bureaux d’études privés des Nations Unies connus pour leurs expertises. Toutes ses enquêtes font transparaître que l’ensemble des indicateurs de ce qui peut être la gouvernance font que l’Algérie n’arrive pas à décoller. S’y ajoute, explique Hadjadj, l’indice de corruption des pays exportateurs qui fait apparaître que beaucoup de multinationales en activité en Algérie ont versé des pots de vin ou sont complices de corruption pour obtenir des marchés. C’est d’autant plus vrai que l’Etat algérien, dans son programme quinquennal, a engagé des commandes publiques qui avoisinent les 200 milliards de dollars pour la réalisation de grandes infrastructures de base et d’équipements sociaux. Cette manne, souligne Djillali Hadjadj dans une intervention sur les ondes de la radio nationale, fait l’objet de grandes convoitises de la part des multinationales à capacités redoutables pour arracher ces marchés à n’importe quel prix et grâce à des dessous de table confortables. Elles en trouvent des démembrements sur le plan local, ceux qui accèdent ou entretiennent cette corruption. Selon le président de l’AALC, «les ministères, les walis ou bien les entreprises publiques affichent, à chaque fois, l’alibi relatif au ralentissement dans la réalisation de leurs programmes pour piétiner la réglementation des marchés publics en excellant dans les opérations de gré à gré». Pour étayer ses propos, le porte-parole de l’AALC, affiliée à Transparency International, revient en détail sur les opérations de gré à gré, passées pour la reconstruction de Boumerdès suite au de 2003. Il s’agit, d’après lui, certes d’une urgence nationale, mais il fallait un minimum de garde-fous. Il cite aussi l’exemple des Jeux africains attribués à l’Algérie en 2003. «A quelques mois du début des jeux, les responsables, ayant été pris par le temps et l’ampleur du financement à engager, ont demandé une autorisation au chef du gouvernement pour passer des opérations de gré à gré», dira l’intervenant avant de se demander si «l’IGF ou la cour des comptes est en train de se pencher sur le bilan financier du budget des Jeux africains». Sur la même lancée, le président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption a dévoilé une autre affaire liée à la réalisation des établissements pénitentiaires. Il se demandera comment se fait-il que le ministre de la Justice, représentant l’Algérie en 2003 au Mexique pour la signature de la convention des Nations Unies pour la prévention et la lutte contre la corruption, a pu obtenir du Conseil des ministres la construction de 11 prisons par une entreprise chinoise, en passant par le gré à gré. «C’est toute la crédibilité de notre pays, selon lui, qui est mise en cause sur le plan international». «Il y a peut-être urgence à construire des prisons, mais il n’y a pas urgence à piétiner la réglementation relative aux marchés publics», a-t-il lancé. Dans le même sillage, Djillali Hadjadj, a révélé les dessous constatés dans l’importation d’équipements lourds en imagerie médicale (IRM) engagée par le département de la Santé «au lieu de s’occuper des problèmes de vaccination et des épidémies». «C’est ce qui lui a valu, selon lui, une limitation de ces missions sur cette question par le gouvernement». M. Hadjadj estime qu’il y a même des membres de la commission nationale des marchés publics sous tutelle du ministère des Finances qui sont «impliqués dans des affaires louches et sont poursuivis en justice». Le président de l’AALC, qui a mené une enquête pendant trois mois dans la wilaya de Khenchela, lance, enfin, un appel en direction du ministère de l’Intérieur et de la DGSN afin de prendre des mesures conservatoires contre certains représentants locaux «indélicats, impliqués, preuve à l’appui, avec des cas avérés, dans des affaires de corruption». «Cette wilaya des Hauts plateaux, conclut-il, qui reçoit pourtant des budgets colossaux, représente l’un des taux les plus faibles en Algérie en matière de réalisation des projets». D’autres wilayas également seront soumises à ses enquêtes.


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