Algérie

La FIJ tire la sonnette d'alarme



La difficile situation que vit la presse nationale a fait réagir la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Dans un communiqué publié sur son site internet, l'organisation des journalistes s'alarme "d'une presse en déliquescence et de l'impact de la crise sur les travailleurs des médias", comme elle "enjoint le gouvernement à réagir immédiatement en mettant en place des mesures concrètes pour soutenir le secteur et l'information"."Algérie : un millier de journalistes privés de salaire, une presse menacée", titre, en effet, la FIJ, qui précise que "le secteur de la presse en Algérie subit de plein fouet la crise financière et se trouve également confronté à une crise de la formation et du professionnalisme qui nuit gravement à l'éthique journalistique et à la qualité de l'information".
Faisant référence à un communiqué du "Conseil national des journalistes algériens", la FIJ considère que le document dudit Conseil dresse un sombre bilan de la situation dans les médias algériens. "Depuis l'été 2019, de terribles crises ont éclaté au sein des chaînes de télévision privées, conséquences inévitables de l'émergence anarchique de ce type de médias lancés dès 2011 par des opérateurs privés, qui ont investi dans le secteur sans respecter les critères d'investissement à long terme".
La FIJ fait également référence au communiqué de la direction du groupe de presse Temps nouveaux qui a annoncé, le 3 juin dernier que la chaîne Dzaïr TV est fermée, au motif de "l'arrêt du signal de diffusion". La FIJ dénonce le non-paiement "d'indemnisation pour licenciements et sans payer les salaires dus aux 245 travailleurs".
La Fédération internationale des journalistes ne s'est pas contentée d'évoquer uniquement ce volet, mais elle a également dénoncé l'incarcération des journalistes.
"Lors de son discours d'investiture le 19 décembre 2019, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune avait exprimé sa volonté de protéger et de soutenir la liberté d'expression et la liberté de la presse", a rappelé la FIJ, mettant l'accent sur l'incarcération de Khaled Drareni, le blocage de plusieurs sites d'information et "les nombreuses intimidations dont ont fait l'objet nombre de journalistes".
La FIJ s'insurge, en outre, contre ce qu'elle a qualifié "de la manière obscure" dont le gouvernement "contrôle la publicité publique". "L'ambiguïté et l'inégalité dans la distribution de cette publicité aux journaux, malgré les promesses du gouvernement d'adopter des normes transparentes dans leur octroi, ne diffèrent pas des pratiques qui prévalent depuis des années", rappelle la FIJ qui dénonce un "contrôle politique continu des institutions de presse et leur dépendance éditoriale".
"Nous espérons que le nouveau gouvernement algérien mettra en pratique les engagements qu'il a pris lors de son investiture et lors du processus de consultations pour réformer le secteur des médias, afin de soutenir l'indépendance de la presse, la sécurité financière et physique des journalistes et éviter toute ingérence politique dans les lignes éditoriales", a déclaré, pour sa part Anthony Bellanger, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes.

M. MOULOUDJ


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