« Ouvrez le champ médiatique... »
Les participants à l?atelier intitulé « Quel service public audiovisuel en Algérie ? », organisé, mercredi dernier, par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) avec la collaboration de la Commission européenne à Alger, ont rendu public un document, la « Déclaration d?Alger », regroupant leurs constatations et recommandations. Syndicalistes d?Algérie, de France et du Maroc, enseignants, journalistes et experts ont constaté « l?inexistence de chaînes de télévision et de radio privées bien que l?article 56 de la loi sur l?information de 1990 ait levé le monopole d?Etat ». Les participants ont également relevé l?absence d?instance de régulation du secteur depuis la dissolution, en octobre 1993, du Conseil supérieur de l?information et ont appelé à réhabiliter cette instance ou à en créer une nouvelle. Ils ont noté que le droit à la communication n?est pas encore inscrit dans les textes régissant la presse. D?où la nécessaire affirmation du principe du droit à la communication en ouvrant le champ médiatique aux différents courants d?opinion. Les intervenants ont soulevé qu?en dehors des périodes préélectorales, le champ médiatique audiovisuel reste « hermétiquement fermé » aux divers courants politiques et aux représentants de la société civile. Est soulignée la confusion « entretenue » entre service public et secteur public, la précarité de la situation des journalistes, « frein à l?expression démocratique et à l?organisation syndicale ». Recommandation a été faite dans ce document de favoriser la participation des professionnels des médias à l?élaboration d?un statut pour le journaliste et d?une convention collective nationale conforme aux règles universelles. Les participants à l?atelier ont dans ce sens recommandé aussi de tenir compte des préoccupations socioprofessionnelles en accordant une importance particulière aux salaires, à la formation et au recyclage des journalistes. Les auteurs du document notent que « dans les sociétés modernes, la notion de service public a évolué dans le sens de l?aide à la presse éducative et culturelle, à la presse de qualité, à la presse régionale et locale et à la production audiovisuelle nationale ». A été recommandé un surcroît d?intérêt à la production nationale, aux programmes éducatifs et culturels ainsi qu?aux médias locaux et régionaux. Les participants à l?atelier de mercredi dernier ont noté « l?amalgame persistant » autour du statut des chaînes de radio-télévision « qui ne sont en fait que le prolongement d?une seule chaîne de télévision et d?une chaîne de radio ». Le directeur adjoint de Canal Algérie a indiqué, mercredi lors du débat, que cette chaîne n?avait aucun statut et que lui-même possédait un badge ENTV. Le document comporte une série de recommandations. Dernière recommandation : faciliter les échanges entre la communauté journalistique nationale et les organisations professionnelles internationales. Un membre de la FIJ, Marc Gruber, n?a pu participer aux travaux de l?atelier mercredi faute de visa. Les participants ont conclu leurs travaux en affirmant leur attachement à la liberté d?expression et d?information « afin qu?aucun journaliste ne soit sanctionné pour ses opinions ».
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Posté Le : 13/08/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adlène Meddi
Source : www.elwatan.com