Algérie

"La FIFA ne veut pas d'une élection avec les anciens statuts"


Cette exigence de la FIFA est en contradiction avec la circulaire du MJS adressée aux fédérations sportives le 8 juin, dans laquelle la tutelle interdit formellement "la moindre modification dans leurs statuts, règlements généraux et règlements intérieurs à l'approche des assemblées générales électives".Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, a confirmé hier en conférence de presse l'information révélée par Liberté dans son édition de lundi au sujet de l'obligation faite par la FIFA à la FAF de finaliser le processus de mise en conformité des statuts, entamé en novembre 2019 par la fédération algérienne, avant la fin de l'année 2020.
"Je confirme que la FIFA nous a récemment saisis officiellement, nous demandant de mettre en conformité les statuts de la FAF avec ceux de la FIFA avant la fin de l'année 2020. Nous avons de nouveau saisi le MJS à ce sujet. Nous sommes en attente d'une réponse. Il faut savoir que la FIFA n'autorisera pas des élections de la FAF avec les anciens statuts, il va falloir donc convoquer une assemblée générale extraordinaire pour l'adoption des nouveaux statuts avant la fin de l'année", dit-il.
Et d'ajouter : "Nous sommes confiants à ce propos. Nous attendons une réponse du MJS dans les prochaines semaines afin d'aller vers une AG extraordinaire de la FAF."
Pourtant, cette exigence de la FIFA, soutenue visiblement par Zetchi, est en contradiction avec la circulaire du MJS adressée aux fédérations sportives le 8 juin, dans laquelle la tutelle interdit formellement "la moindre modification dans leurs statuts, règlements généraux et règlements intérieurs à l'approche des assemblées générales électives".
Le MJS accordera-t-il une dérogation à la FAF après avoir trouvé un compromis avec elle sur la mouture finale des nouveaux statuts ' Il est clair en effet que les statuts de la FAF ne doivent pas être contraires à la loi sur le sport en Algérie.
À ce titre, deux points seulement sont contraires au décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type.
Le premier point concerne le fait que les anciens présidents de la FAF ne sont plus membres à part entière de l'AG de la FAF et donc pas éligibles (présidents d'honneur), et le second a trait à l'âge limite(70 ans) fixé par les nouveaux statuts pour se porter candidat aux élections de la fédération de football. Deux points non conformes aux articles du décret exécutif signé par le Premier ministre.
Le dernier point est aussi contraire à la Constitution du pays. Le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales stipule dans son article 5 que "l'assemblée générale est notamment composée des présidents ou des représentants élus dûment mandatés ; des ligues de wilaya légalement constituées, régulièrement affiliées à la fédération et justifiant d'une activité effective et permanente telle que définie par le statut de chaque fédération ; des présidents ou des représentants élus dûment mandatés des clubs sportifs légalement constitués, affiliés à la fédération et classés dans les dix à vingt premières places du championnat ou tout autre système de compétitions nationales pour les fédérations gérant des sports individuels ; des présidents ou des représentants élus dûment mandatés des clubs sportifs légalement constitués des divisions nationales affiliés à la fédération pour les fédérations gérant des sports collectifs ; des anciens présidents de la fédération régulièrement élus ; du président de la fédération en exercice (...)".
L'article en question précise même que "la composante de l'assemblée générale est fixée et modulée dans les statuts en fonction des spécificités et des exigences requises pour chaque fédération, et ce, après accord du ministre chargé des sports".
Au sujet justement des prochaines élections de la FAF, le président de cette fédération Kheireddine Zetchi a laissé hier la porte ouverte pour un second mandat. "Je ne voulais pas anticiper, chaque chose en son temps.Nous avons lancé des projets pour les concrétiser. Il est vrai que la fatigue a eu raison de nous. On verra d'ici là", s'est contenté de dire Zetchi, lui qui avait déjà affirmé qu'il ne postulera pas à sa propre succession.

Rachid ABBAD
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