La FIFA face aux pressions politiques

Sept jours après les faits, la FIFA lance officiellement une procédure disciplinaire dans le cadre des incidents survenus en marge du match Egypte-Algérie comptant pour la compétition préliminaire pour la Coupe du monde 2010. Les différents rapports communiqués à la fédération confirment que des incidents ont eu lieu le 12 novembre, lors du trajet de l'équipe d'Algérie de l'aéroport à son hôtel. « Sanctionner tout de suite en privant une des deux équipes de Coupe du monde aurait été lourd de conséquences. N'oublions pas que le siège de la Confédération africaine de football se trouve au Caire, souligne Jean-Philippe Cointot, journaliste sportif à L'Equipe et spécialiste du football africain depuis 25 ans. Reste que la décision première de la FIFA était incompréhensible et injuste. Je pensais que le terrain du Caire serait suspendu au moins 4 ou 5 mois et qu'il y aurait des sanctions financières. Là, même pas un match à huis clos ! Je pense que la FIFA voulait absolument faire jouer le match pour que le tirage au sort ait lieu le 4 décembre. Si de tels incidents s'étaient passés en Europe, le match n'aurait pas eu lieu' » Alors ' « Alors voilà, c'est l'Afrique' La FIFA n'y accorde pas vraiment d'importance' » Mais peut-elle pour autant résister aux pressions politiques ' A voir' Le site sportif égyptien Korabia.com a rapporté hier que la Fédération égyptienne de football a transmis un « important dossier » à la FIFA pour « dénoncer le climat catastrophique du match de mercredi » et aurait menacé de se retirer durant deux ans des rencontres de la FIFA. Et le sociologue Noureddine Hakiki de poursuivre : « L'Egypte a un poids diplomatique très important. En particulier au Moyen-Orient, où elle joue un rôle capital dans le processus de paix. Vous ne verrez aucun pays se prononcer en faveur de l'Algérie. Et elle-même joue le jeu sur la scène internationale : souvenez-vous de ce qui s'est passé pour l'élection du secrétaire général de l'Unesco. En septembre, l'Algérie, qui avait pourtant son propre candidat, Mohamed Bédjaoui, l'a pourtant désavoué au profit de Farouk Hosni, le candidat égyptien' »  >