La fièvre des prix

La deuxième décade du mois sacré du ramadhan s'annonce sous de bons auspices. Après la grande saignée des prix, les mentalités sont ramenées à  la raison pour enfin comprendre la sacralité du jeûne. On est vite passé à  la température moyenne ; la mercuriale affiche moins de morgue à  l'égard des bourses moyennes. Quant aux bas salaires…Le marché des viandes, par contre, continue de suivre sa folle ascension. Aucun signe de retraite. Les chevillards campés sur leur tactique spéculative continuent le travail de maillage. Dans cette charcuterie à  couteaux tirés, les barons de la viande contemplent à  partir de leur Q.G une bataille à  sens unique. Leurs confrères des viandes blanches leur prête main-forte pour aligner les prix de la volaille sur les viandes rouges. Le cercle vicieux est établi. A partir de l'œuf à  11 da pièce on créé la poule.  On aura compris que le futur poussin est déjà mis dans une échelle de valeur supérieure. Désormais, la folle anarchie mercantiliste s'est installée pour devenir une règle de jeux. Aujourd'hui, le couffin du ramadhan est passé au dessus de la barre des mille dinars. L'inégalité  dans la rupture du jeûne fait battre au grand jour  la mesure entre le riche et le pauvre. Une grande fracture sociale se dessine.  Le pouvoir d'achat s'amenuise au rythme de la montée sauvage des prix. Dans cette folle chevauchée sauvage vers l'appât du gain, les faiseurs de prix soutiennent mordicus que le marché leur appartient désormais. Leur marge bénéficiaire s'arrête là où la bourse se tarit. Cette dramatique guerre imposée par les cols blancs est entrée dans la tradition pour entretenir la fièvre des prix.