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La fête ou la défaite de juillet



En dehors des seigneurs manchots, c'est dans les prérogatives du roi de tendre la main, de l'utiliser pour gifler ou prier, de la mettre dans la poche ou dans la caisse, ou encore de l'ouvrir à plat pour montrer toute son humilité.Le 5 Juillet, 1er Novembre, l'Aïd du Ramadhan, celui du sacrifice ou la naissance du Prophète, l'Algérie a ainsi aménagé de nombreuses dates dans le calendrier pour faire de petites marches arrière en donnant cette impression de mansuétude par des grâces amnistiantes pour ceux qui ont fait des bêtises.
Sauf que l'actuel Président n'aime pas les dates, né en hiver, un 17 novembre, sacré sur le trône un 19 décembre, Premier ministre un 25 mai et ministre du Commerce sous Sellal un 19 janvier, il n'a pas respecté la tradition, signant une grâce présidentielle pour 3471 prisonniers le 3 février dernier, dont aucun détenu du hirak, suivie peu après d'une deuxième grâce le 1er avril pour 5037 autres prisonniers, là aussi des délinquants, petits voleurs et agresseurs mais pas de prisonniers d'expression.
Pourquoi le 1er avril ' Ce n'est pas une blague, pour remplir les prisons, il faut bien les vider un jour, dirait le directeur des stocks de la Sempac. Justement, en tant que le Président ayant fait mettre le plus de gens en prison pour délits d'expression ou de rassemblement depuis l'indépendance, il devrait être celui qui en gracie le plus pour effacer son triste record.
Que va-t-il faire le 5 juillet, fête de l'indépendance et de la jeunesse, alors que tant de jeunes sont en prison pour avoir cru qu'ils étaient libres de parler et de se rassembler 58 ans après l'indépendance du pays ' Peut-être une amnistie, peut-être pas, car on pourrait se demander pourquoi mettre en prison des gens pour les libérer après. En tous les cas, le 5 juillet semble être une date butoir au-delà de laquelle le ticket n'est plus valable, l'idée d'apaisement devenant dénuée de sens. Soufiane Djilali attend donc le 6 juillet pour voir. Ensuite, il a promis, il devient opposant.


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