La fête gâchée

Il y avait un peu de tout au stade Tchaker de Blida. Plein comme un ?uf, coloré comme pas un autre stade du pays avec comme à la clé, un trophée qui a vite fait de choisir son camp.Dame coupe a évidemment ses caprices et son choix inexpliqué, fait souvent des malheureux, et des heureux aussi. Il y avait des supporters en délire, des chants, des banderoles, une ambiance des grands jours mais quand le football est absent, la fête est inévitablement gâchée. On dirait que tout ce beau monde s'est déplacé à la ville des Roses pour s'éclater, pas pour voir le football. Certes, dans cette rencontre, il y a avait un héros dont le nom sera retenu pour la postérité mais rien de plus. Le joueur Rial a eu le malheur d'inscrire un but contre son camp, puis, heureux en égalisant pour son équipe et le plus malheureux de la terre quand il a raté le seul tir au but dans la séance fatidique. C'est tout ce qu'on peut retenir de ce match, insipide, sans saveur malgré l'enjeu. Au bout, un trophée remporté par le MCA mais sans gloire aucune ni sans mérite. D'ailleurs, même si la JSK l'avait remporté, ça aurait été sans gloire également. Tout ce qu'on peut retenir de cette finale, c'est comme toujours cette passion des Algériens pour le football, le vrai, pas celui proposé par deux équipes qui, il faut l'avouer, nous ont convié à du pousse-ballon. Un niveau quelconque, qui a poussé les téléspectateurs à se retourner plutôt vers les gradins que braquer leurs regards sur la pelouse où se joue le match. Vingt deux acteurs, égarés sur le terrain, rouspétant à chaque coup de sifflet de l'arbitre et à la clé, un football sans âme qui donne finalement raison à Halilhodzic de puiser dans le réservoir européen pour composer notre onze national. Il n'a aucun autre choix d'ailleurs que de partir ailleurs pour dénicher l'oiseau rare car en Algérie, nos clubs sont encore loin de pouvoir alimenter l'équipe nationale.