Algérie

La Fête de la cerise relancée



La manifestation ne vise nullement à célébrer une quelconque belle récolte de ce fruit rouge, mais plutôt à sensibiliser sur la nécessité de réhabiliter sa culture en déclin.C'est sur la placette du centre-ville de Larbâa Nath Irathen, où trône, comme un gardien du temple, la stèle de l'architecte de la Révolution algérienne, Abane Ramdane, qu'a été relancée, jeudi, dans la matinée, la mythique Fête de la cerise, qu'abrite cette région de la Haute-Kabylie depuis les années 70.
Malgré le net recul de production enregistrée, puisqu'elle n'est, cette année, que de 246 quintaux, contre 634 l'année dernière, la région de Larbâa Nath Irathen a tenu à relancer cette Fête de la cerise après cinq longues années d'absence.
Ils étaient nombreux les habitants venus, en cette matinée de jeudi, assister au coup d'envoi de cette manifestation qui s'étalera sur trois jours et durant laquelle de nombreuses compétitions sportives, activités culturelles et aussi des conférences sont prévues.
Un remarquable engouement a caractérisé le début de cette manifestation qui, soutiennent de nombreux présents, ne vise nullement à célébrer une quelconque belle récolte de ce fruit rouge, mais plutôt à sensibiliser sur la nécessité de réhabiliter sa culture en déclin, pour ne pas dire en voie de disparition dans cette région qui, jadis, inondait le marché national.
Ce déficit de production était facilement remarquable au cours de cette manifestation tant trois stands seulement étaient réservés à ce fruit rouge, affiché à 600 DA le kilo.
Une faible production causée notamment, a expliqué un producteur, par les maladies qui touchent le cerisier, les conditions climatiques peu favorables et l'abandon progressif de sa culture par les habitants.
"Notre but est avant tout de relancer cette fête", a, d'emblée, expliqué le maire de Larbâa Nath Irathène, Lounis Mohand, expliquant que la fête de la cerise est avant tout un événement culturel qui existe depuis les années 70, époque où elle était jumelée avec les manifestations commerciales appelées, à l'époque, la quinzaine commerciale.
"À l'époque, l'aspect commercial de la cerise prédominait car la production était abondante, contrairement à aujourd'hui où la maladie qui touche les cerisiers a tout ravagé", a expliqué M. Lounis. "Cette année, nous avons pris l'initiative de relancer cette fête pour donner une nouvelle dynamique à la culture en général et à la culture de la cerise en particulier", a encore ajouté Lounis Mohand.
Concernant, justement, cette relance et la redynamisation de la filière qui faisait la fierté de cette commune de haute montagne, Lounis Mohand a évoqué un plan de relance, notamment via une coopération entre l'APC de Larbâa Nath Irathène et la mairie de Seine-Saint-Denis, en France.
"Il y a aussi le volet agricole qui sera abordé à travers des conférences et des formations prévues par la subdivision agricole auxquelles s'ajoutent des campagnes de sensibilisation et de lutte contre les maladies du cerisier, notamment celle causée par le capnode", a expliqué Lounis Mohand, qui propose encore l'ouverture de pistes agricoles à travers la région pour relancer cette filière.
À noter que cette fête a été marquée par une journée de formation sur la culture de la cerise animée notamment par la Direction des services agricoles de la wilaya, (DSA).
Au cours de cette formation, Mme Blibek de l'inspection phytosanitaire de la DSA a évoqué les problèmes phytosanitaires liés à la culture de la cerise ainsi que les moyens de lutte. "À Larbâa Nath Irathen, le cerisier est surtout touché par le capnode, un insecte qui constitue, ces dernières années, le problème majeur.
Il y a aussi la moniliose, un champignon qui s'attaque aux fleurs des arbres et que les producteurs locaux n'arrivent pas à gérer", a relevé Mme Blibek qui, au cours de son intervention, s'est longuement attardée sur les moyens naturels et chimiques qui permettent de traiter ces maladies qui causent un grand préjudice aux producteurs.
"Nous avons aussi des maladies qui touchent la valeur commerciale du produit comme la criblure qui produit des taches sur le fruit, ce qui diminue de sa valeur commerciale", a encore expliqué Mme Blibek qui a préconisé, pour ce qui est de la lutte contre ces maladies, le traitement naturel avant de passer au traitement chimique.
À souligner que cette fête, qui s'étale du 17 au 19 juin, a été marquée par de nombreuses rencontres consacrées à la production de la cerise et par des activités culturelles et sportives.

K. TIGHILT


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