Limogé de son poste de président du Syndicat des journalistes tunisiens, suite à son opposition à la réélection de l'ex président tunisien, lors des élections présidentielles de 2009, M. Nadji El Baghouri affirme dans un entretien accordé à El Khabar que la politique de fermeture médiatique adoptée par le régime Ben Ali, depuis son accession au pouvoir il y a 23 ans, a accéléré son départ. « Les régimes qui imposent la fermeture médiatique doivent tirer une leçon de la révolte de la Tunisie », alarme-t-il.* Selon un bon nombre d'observateurs, la liberté de la presse et des médias, en général, a été réduite à néant par le président déchu. Jusqu' à quel degré cette politique a exacerbé la révolte populaire et a accéléré le départ de Ben Ali '
Sans aucun doute, la politique du président déchu s'est retournée contre lui, en fin de compte. Les médias officiels ont perdu leur crédibilité à travers le passage des années ; ces médias ne faisaient que relayer le discours du régime, en ignorant les réelles préoccupations populaires. C'est grâce à internet que les tunisiens ont pu s'exprimer et démontrer au monde entier les supplices qu'ils enduraient.
* Peut-on dire que l'expérience tunisienne pourrait être valable à quelques régimes arabes liberticides '
Bien évidemment, la fermeture médiatique en Tunisie a créée une pression. Les régimes totalitaires qui imposent leur mainmise sur les médias, doivent tirer les leçons de l'expérience tunisienne. Le régime Ben Ali a malmené la presse libre et a chassé les journalistes qui défendaient les libertés.
* Jusqu'à quel degré les médias étrangers ont contribué à l'embrasement de la situation en Tunisie, sachant que le cas de Bouazizi a été bien suivi par ces médias '
Si on prend l'exemple des médias français, on constate que leur couverture des évènements a trop tardé. Contrairement à d'autres chaînes arabes de l'information. Je ne pense pas que leur couverture a eu des effets sur les évènements. C'est le peuple tunisien qui a porté sa cause sur le net.
* Comment sera la scène médiatique, après le départ de Zine el Abidine Ben Ali ' Et y aura-t-il une élection d'un syndicat de journalistes tunisiens '
Personnellement, je me méfie toujours. Il est vrai que Ben Ali a fui le pays, mais son parti existe toujours. C'est-à-dire le régime est toujours en place. Un congrès sera tenu prochainement, il regroupera tous les journalistes libres et indépendants.
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Posté Le : 15/01/2011
Posté par : archives
Ecrit par : El Khabar
Source : fr.elkhabar.com