Algérie

La fermeture des plages, une décision dure à admettre



La progression exponentielle des cas de propagation du coronavirus à travers la wilaya d'Annaba qui s'est traduite par l'hospitalisation et l'admission de près de 80 patients par jour, la semaine passée, a amené les pouvoirs publics à interdire, depuis mardi, l'accès aux plages comme mesure complémentaire au dispositif de lutte contre la pandémie.Une mesure qui vise à faire face au risque accru de propagation de la maladie avec l'arrivée massive d'estivants depuis les wilayas avoisinantes, mais qui a sanctionné la population locale, contrainte et forcée de se priver de baignade et de séances de bronzage.
Les habitants de la ville côtière acceptent mal, en effet, la décision tout en admettant l'opportunité en cette période de dégradation manifeste de la Covid-19, comme le confient certains d'entre eux rencontrés sur le Cours de la Révolution et à hauteur de la rue Gambetta, hier.
"La mise en place de cette nouvelle mesure restrictive, qui vient s'ajouter à la fermeture des restaurants, des salles de sport, des centres culturels et des espaces récréatifs n'incite pas à la gaité, c'est évident, mais qu'y pouvons-nous, si c'est nécessaire. La situation est inquiétante et tout le monde en est convaincu aujourd'hui", confie ce passant d'un geste las.
Plus sévère, un père de famille exige, quant à lui, plus de rigueur en signalant au passage qu'il a reçu ses deux doses de vaccin et qu'il ne sort que très peu et jamais sans masque de protection, depuis des mois déjà. "L'Etat doit être intraitable autant en intérieur que dans les espace clos où les gens continuent à se presser, à s'agglutiner et à se serrer dans les bras les uns des autres. Voir encore des personnes dans la rue refuser à mettre le masque n'est désormais plus acceptable et ceci doit être réprimé sévèrement", lance ce sexagénaire, pour qui la fermeture des plages est une mesure préventive, pas plus. Les jeunes, par contre, acceptent mal cette restriction, inadmissible du point de vue de ceux qui ont accepté d'aborder la question.
Les plus optimistes avouent qu'ils devront faire preuve d'imagination et trouver d'autres occupations, du moment que la ville et la wilaya ne sont pas encore assujetties au confinement partiel. "Dur avec l'interdiction des zones littorales où ils avaient l'habitude de sortir à pied ou en voiture, mais nous avons encore la possibilité de faire des excursions du côté du mont de l'Edough et puis, il y a la possibilité de marcher sur les promenades des plages Rizzi-Amor et Fellah-Rachid", assure cet étudiant avec un sourire. "Les plages sont proches du centre-ville et rien ne nous empêchera de nous y retrouver pour faire la fête, la nuit tombée. Les gendarmes et les policiers ne seront jamais assez nombreux pour surveiller le littoral", renchérit cet autre adolescent sur un air de défi. Ce à quoi le maire de la ville, Tahar Merabet, répond par l'intransigeance, en ce qui le concerne.
"La période estivale ne doit pas être synonyme d'un relâchement dans le respect des gestes barrières. Les jeunes sont appelés à éviter les regroupements et les rassemblements sur les lieux incompatibles avec le respect des règles de distanciation", souligne avec fermeté cet élu en rappelant que "les citoyens de cette tranche d'âge sont le plus souvent asymptomatiques une fois contaminés, mais ils transmettent toutefois le virus aux plus fragiles", insiste cet élu.
A. Allia


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