La révolution du sourire du 22 février 2019 a offert un terrain où la femme a joué son plein rôle. Dès le départ, jeunes et vieilles femmes, issues de divers milieux, ont rejoint le hirak pour exiger le départ du système. Aussi symbolique que cela puisse paraître, la marche du jeudi 8 mars 2019, qui coïncidait avec le 3e vendredi du hirak, que la femme devait consacrer au combat pour ses droits, a été dédié aux revendications que portait le peuple algérien. Ce sacrifice s'était inscrit en droite ligne de ce que le peuple attendait de ce mouvement que le pouvoir n'a jamais vu venir.Et si les revendications sectorielles et catégorielles étaient mises de côté pour ne pas dévier le Hirak de ses idéaux, la femme a, elle aussi, gagné sa place dans les marches à travers le pays. Seules, en famille ou en groupe, les femmes ont fait face aux cordons de sécurité brisant le mur de la peur. Le dérapage que certains amateurs et politicards prévoyaient entre les forces de l'ordre et les manifestants s'était vite dissipé dans le sens où la femme aura joué un rôle prépondérant en bravant l'interdit, mais en évitant toute violence. Impressionnés par la présence en force et en continu de la femme, les services de sécurité ont eu droit à une démonstration contraire à ce que certains milieux attendaient.
Pour cause, malgré les tentatives d'intimidation, les arrestations, les mises en détention préventive, la femme s'est imposée comme un acteur à part entière dans le Hirak. Mieux, elle a, à sa manière, bousculé les codes et cassé les tabous. Et si le Hirak a impressionné le monde entier par son caractère pacifique, il est clair que l'image qu'a donnée la femme algérienne durant ce mouvement populaire a changé la donne au double plan national international. Anciennes combattantes, activistes, militantes politiques, artistes, journalistes, femmes au foyer, avocates ou encore étudiantes, les femmes se sont véritablement investies dans un processus contre la résignation, le défaitisme, le mépris et le déni vécu par le peuple sous le règne de ce système autoritaire.
En scandant les mêmes slogans, en subissant les mêmes chefs d'inculpation devant la justice que l'homme, la femme a marqué de son empreinte la révolution du sourire. N'en déplaise à ceux qui réduisent son combat à la seule abrogation du code de la famille, la femme a démontré encore une fois son adhésion totale aux aspirations du peuple en mouvement. Car, au demeurant, la femme algérienne n'a pas attendu ce moment crucial et décisif pour l'avenir de la République pour sortir dans la rue et crier sa colère. Elle a de tout temps donné l'élan à toutes les révolutions. Louisette Ighilahriz, Zohra Bitat-Drif et l'icône Djamila Bouhired sont passées par là.
FARID BELGACEM
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Posté Le : 20/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid BELGACEM
Source : www.liberte-algerie.com