Algérie

la femme tunisienne au c'ur du combatPour préserver les acquis de son statut



la femme tunisienne au c'ur du combatPour préserver les acquis de son statut
Plusieurs milliers de femmes étaient, hier encore, au rendez-vous sur le boulevard du 20 Mars au Bardo pour afficher leur attachement au modèle sociétal tunisien, basé sur l'égalité entre l'homme et la femme et tout ce qui s'ensuit sur le plan de la législation.Tunis (Tunisie)
De notre correspondant
C'est donc devenu coutumier de voir la Tunisienne répondre présente, en masse, aux divers appels à manifester, qu'ils soient pour des questions féministes, comme celui d'hier, ou démocratiques dans un sens plus large du terme.
Ce constat a été démontré lors de la dernière manifestation du 6 août pour la commémoration de l'assassinat de Chokri Belaïd, qui avait réuni des dizaines de milliers de manifestants, dont une large proportion de femmes venues dire non à la violence et basta au gouvernement. Hier aussi, le boulevard du 20 Mars était inondé de femmes de tous les âges et de toutes les catégories sociales. Il y avait la jeune Baya, 14 ans, habitant à proximité, venue «protester contre la cherté insupportable de la vie».
Elle arborait un tee-shirt aux couleurs de l'emblème tunisien, offert par les organisations de la société civile au sit-in du Bardo. Il y avait également Khalti Bahija, une sexagénaire venue de Bizerte dans un bus affrété par la société civile. «Depuis le 14 janvier 2011, je ne rate plus aucun rendez-vous en rapport avec la liberté de la femme. Je ne veux pas que mes petites-filles soient privées des libertés acquises par les Tunisiennes durant les dernières décennies», a-t-elle expliqué.
Discours radicalisé
Aux côtés de ces femmes, descendues occasionnellement dans la rue, il y avait, bien sûr, des représentantes de l'intelligentsia incarnée par les organisations de la société civile et des partis. Le ton change auprès de cette caste. «Elles veulent la chute d'Ennahdha et de l'ANC», appelle le docteur Emna Menif, présidente de Kolna Tounes. A travers les slogans sur les banderoles des manifestant(e)s, il est clair que la société civile s'est nettement radicalisée depuis les élections du 23 octobre 2011 et la montée de la troïka au pouvoir. «L'équité, c'est d'abord au niveau social. Jusque-là, nous n'avons rien vu», lance l'Association des femmes pour la recherche et le développement (Afturd). «La légalité a déjà expiré et le gouvernement doit déguerpir», dit un slogan de l'association Doustourna.
«Nous ne saurons que nous rallier aux réclamations du sit-in du Bardo de dissoudre le gouvernement et installer un gouvernement de technocrates car les équipes qui se sont succédé ont cumulé les échecs et l'économie en souffre énormément», déclare Souad Moussa, universitaire activiste de la société civile à Sousse. Au même moment, Ennahdha a appelé à une manifestation sur le boulevard Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis.
Malgré les gros moyens mobilisés au niveau de la logistique, elles n'étaient qu'un gros millier, majoritairement voilées et scandant des slogans de soutien au gouvernement. Les femmes ont donc traduit encore une fois l'ampleur de la contestation populaire. La rue a montré la différence de poids entre les sympathisantes du pouvoir et ses détractrices, et ce, en faveur de l'opposition et de manière indéniable. Le parti Ennahdha va-t-il entendre le message '


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