Algérie

La femme arabe absente en politique


«Le nombre de femmes parlementaires et membres de l'Exécutif demeure très faible, voire absent dans certains pays arabes.»Dans ses dernières conclusions de l'étude annuelle sur les femmes dans les Parlements et le pouvoir exécutif, l'entité des Nations unies pour l'autonomisation des femmes (ONU-Femmes) et l'Union interparlementaire (UIP) ont relevé, vendredi, une très faible participation de la femme arabe dans la vie politique. «Le nombre de femmes parlementaires et membres de l'Exécutif demeure très faible, voire absent dans certains pays à l'instar de l'Arabie Saoudite et du Qatar qui ne comptent aucune femme dans leur Parlement», lit-on dans ce rapport qui brosse un tableau peu reluisant sur la situation de la femme à travers le monde. En effet, la directrice exécutive de l'ONU-Femmes, Mme Michelle Bachelet, qui a visité en 2011 quelques pays arabes qui ont connu des bouleversements politiques, a regretté que «le nombre de femmes en politique augmente généralement mais de façon très lente et les progrès sont répartis différemment». Insistant sur le fait que «les partis politiques doivent avoir la volonté politique de présenter des femmes candidates. Ils doivent placer les femmes à des positions éligibles. Il ne suffit pas de présenter des femmes aux élections, il faut aussi leur donner les moyens de mener les campagnes électorales et de gagner ces élections». Confrontée à cette situation, l'Algérie tente de rectifier le tir. Dans ce sens, le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, avait annoncé, le 15 avril 2011, des réformes visant le renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et au processus de prise de décision en Algérie. Notons que la femme algérienne est quasi inexistante sur la scène politique nationale en occupant moins de 8% des postes. En outre, seulement 3 femmes sont ministres d'Etat sur 27 portefeuilles et il n'y a que 30 femmes au Parlement en 2011. Toutefois, suite à ces réformes qui ont donné à la femme plus de représentativité, soit un taux de 20% à 30%, on s'interroge si la femme algérienne participera véritablement à la vie politique du pays autant que l'homme dans la phase de prise de décision au niveau des hautes sphères politiques. Le succès des réformes démocratiques lancées exige de plus en plus un niveau de représentation plus élevé, une meilleure participation des différents groupes qui forment la communauté, notamment la femme qui reste, selon l´ONU, le meilleur atout du changement durable. Pour le moment, c'est l'application qui est absente en Algérie et non pas les textes. Dans ce contexte, Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a affirmé que «dans notre pays qui compte plus de 50% de femmes, les mentalités ne sont pas responsables de la faible présence des femmes dans la vie politique, mais ce sont plutôt des mentalités au niveau de certains partis qui sont rétrogrades». Pour le reste des pays du monde, «le nombre de femmes parlementaires et membres de l'Exécutif, à travers le monde, a augmenté faiblement en 2011 par rapport à 2010, passant de 19 à 19,5%. De plus, en 2011, il y avait seulement 18 femmes chefs d'Etat ou de gouvernement sur 193 dans le monde», a relevé le même rapport. De même, Mme Bachelet, le président et le secrétaire général de l'UIP, M.Abdelwahab Radi et Anders Johnsson, ont déploré le manque de volonté politique et des occasions ratées en 2011. Ce qui fait que les femmes demeurent trop peu nombreuses en politique. Les trois orateurs ont préconisé que la volonté politique de faire changer les choses devrait se traduire par des amendements dans les lois électorales en adoptant le système des quotas sur les listes des candidats des partis aux élections, ainsi que la règle de la parité hommes-femmes. De plus, ils ont proposé l'appui financier aux femmes candidates durant les campagnes électorales, la mise en place de système des sanctions pour ceux qui refusent d'appliquer les lois et les engagements pris. M.Johnsson, pour sa part, a affirmé que «l'année 2011 a été marquée par de bien maigres avancées en ce qui concerne la participation politique des femmes, et par une insuffisante volonté politique à remettre en question la situation. Selon les plus récentes statistiques, moins d'un parlementaire sur cinq dans le monde est une femme, un chiffre inquiétant à ce stade du développement humain». Selon Mme Bachelet, en 2012, l'ONU-Femmes prévoit d'apporter son appui aux femmes candidates dans 27 pays, particulièrement les pays arabes, et d'apporter son expertise pour réformer des lois électorales dans 39 pays pour faciliter l'intégration des femmes aux élections comme électrices et candidates. L'objectif est d'augmenter le nombre de femmes parlementaires ou ministres à 30%, en 2014 à travers le monde.
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