La féerie de la musique ancienne

Le concert, qui a été ponctué par un programme riche et varié, a drainé un public nombreux et conquis par la richesse et la beauté des sonorités produites par les deux associations composées d'une palette d'artistes virtuoses de divers instruments. En premier, le trio polonais Maciej Filipczuk, Jacek Halas, Marcin Lorenc a fait découvrir au public la musique polonaise traditionnelle. Puis, l'ensemble du Sahara de Djelfa a séduit l'assistance, notamment avec le passage de l'artiste Mustapha Malak, un joueur de luth qui a su exécuter des compositions musicales sur des modes sahraoui et naïli. Originaire de Djelfa, Mustapha Malak-un autodidacte-a commencé sa carrière artistique sur la guitare sèche, puis à l'accordéon et au luth. Lauréat de plusieurs prix de luth, il est influencé par l'école orientale. Il a composé plusieurs musiques pour des plusieurs artistes arabes tels que Louna Farah de Jordanie, Badria Essyed de Tunis et des artistes algériens et marocains. Il a représenté l'Algérie à plusieurs manifestations internationales, en l'occurrence le festival de la musique arabe en Egypte en 2001. Mais le clou de la soirée a été, indubitablement, le passage de Brahim Hadj Kacem. Violoniste et interprète de la musique andalouse, il vit entre Tlemcen et Paris où il donne des cours de chant et de musique arabo-andalouse. Il s'est produit, durant cette soirée, aux côtés d'éminents musiciens et solistes de l'ensemble régional de Tlemcen. Ils sont tous issus des associations culturelles et, particulièrement, celles de Gharnata, Awtar Tilimcen, Riad El Andalous, Slam et Kortobia. Brahim Hadj Kacem s'est produit dans les salles parisiennes comme le Théâtre des Champs Elysées, l'Institut du Monde arabe, l'auditorium de l'Unesco ou de la Sorbonne. Il a, à son actif, 10 albums audio et des émissions pour la télévision algérienne depuis 1993. Avec l'aide du ministère de la Culture, il vient d'enrichir son répertoire par des chants andalous inédits dans un nouvel album intitulé « Nouba Sika » comportant un livret rédigé par des musicologues maghrébins reconnus. Par son sérieux, son abnégation et sa grande passion pour la musique andalouse, Brahim Hadj Kacem participe à la sauvegarde et l'enrichissement d'un patrimoine millénaire.