Algérie

La fédération de France du FLN, ou « septième Wilaya »,



La fédération de France du FLN, ou « septième Wilaya », est une organisation du Front de libération nationale (FLN) sur le sol français durant la guerre d'Algérie, dotée d'un appareil bureaucratique militarisé, destiné à mobiliser la communauté algérienne de France pour la guerre et à contrôler tous les aspects de leur vie en prévision de leur retour dans l'Algérie indépendante.

Lancée en 1954 sous l’impulsion de Mohamed Labjaoui, sa principale mission au départ était de soustraire la communauté algérienne de France de l'influence du MNA incarné par le leader nationaliste Messali Hadj. La guerre fratricide qui vont se livrer les groupes de choc du FLN et ceux de son rival du MNA par des « règlements de compte » très meurtriers va faire plus de 4 000 morts et de 12 000 blessés. La fédération de France prend le dessus définitivement en 1958. Elle est alors dirigée par Omar Boudaoud et Ali Haroun. C'est la première fois dans l'histoire qu'un mouvement d'indépendance perpetra des attaques sur le sol du colonisateur.

La fédération de France tente d'influencer l'opinion publique, les intellectuels et les milieux politiques français. Elle prépare également l'ouverture d'un second front par l'OS. Du 25 août au 27 septembre 1958, ses commandos exécutent en France 56 sabotages et 242 attaques contre 181 objectifs économiques, militaires ou politiques, sans recourir au terrorisme aveugle. Des attaques plus sélectives visent en 1960 et 1961 les agents de force de police auxiliaire, les harkis de la préfecture de police de Paris. Pendant les négociations de 1961 entre la France et le GPRA, la Fédération suspend les attentats le 5 juillet, puis les reprend contre les policiers, qui réagissent violemment à partir de la fin août. Le 17 octobre, elle organise des manifestations pacifiques de protestation contre le couvre-feu imposé aux « Français musulmans » par le préfet de police de Paris, Maurice Papon. Le gouvernement, qui veut reprendre les négociations en position de force, couvre une répression féroce, ordonnée ou tolérée par le préfet, elle se solde par un bilan encore controversé (des dizaines de morts et des centaines de blessés, sur plus de 11 000 manifestants arrêtés). Si la bataille de Paris n'a jamais imité le terrorisme aveugle de la bataille d'Alger, la « septième wilaya » n'a pas été la moins efficace. Et, la guerre d'Algérie en France a été presque aussi meurtrière pour les Algériens que la guerre en Algérie-même.


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