Algérie

La fausse solution



La fausse solution
Depuis quelques temps, le huis clos inscrit de plus en plus de matchs sur sa liste. Ce n'est évidemment pas fait pour plaire ni aux joueurs ni aux fans, les vrais, des clubs. Mais si les responsables en sont arrivés à cette extrême décision et ont imposé une telle sanction, sachant qu'elle videra la rencontre d'une de ses substances essentielles, le spectacle, c'est parce qu'ils ne peuvent, ne veulent ou ne savent pas faire autrement. C'est le pis-aller. Une poignée de pseudos supporters transforment le stade en arène de combats, on vide le stade pour la prochaine confrontation. C'est la solution de facilité, radicale, ne nécessitant guère le moindre effort ni dépense. Il y a risque de grabuge, et personne ne veut, ou ne peut, le neutraliser, qu'à cela ne tienne, on ferme les portes du stade à tout le monde et on a la paix. Tant pis pour les nombreux bons spectateurs, ils payeront pour les quelques mauvais supporters. On s'attaque aux conséquences parce qu'on est incapables de traiter les causes du problème. On cache la poussière sous le tapis. Jusqu'à quand ' Car, le problème de la violence est toujours là. Les huis clos ne sont pas la solution, mais tout juste une partie de cette dernière. Les stades sont sécurisés le temps que durera la sanction, et après ' Ça sera le retour à la case départ ! A moins que toutes les institutions concernées, directement et indirectement, par les dérives des jeunes et leur recours à la violence comme mode d'expression de tout sentiment, y compris, paradoxalement, l'amour, s'impliquent réellement pour l'extirpation de tous les germes de violence, même si pour ce faire on doit recourir à la violence de l'Etat. Pour les stades, il aura fallu qu'il y ait mort d'homme pour qu'on décide, réaction à chaud, de mettre en place des systèmes de télésurveillance et d'interdire aux enfants et mineurs l'accès aux enceintes sportives - interdiction qui était déjà en vigueur sans jamais être appliquée. En fait, ce n'est pas tant la mort du joueur de la JSK que sa médiatisation qui a fait réagir les décideurs. On a déjà eu des morts au cours de rencontres qui n'ont pas provoqué une telle mobilisation contre la violence dans les stades. Mobilisation qui est d'ailleurs retombée une fois l'affaire Ebossé refroidie. La violence est un fléau social, qui a besoin d'un traitement de fond impliquant tous les constituants de la société. Le stade n'est qu'un de ses terrains d'expression, non son terreau de développement.




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