Algérie

La farine fait sa crise Le pain dans des fours obscurs



Durant les trois derniers jours, les consommateurs au niveau de plusieurs wilayas du pays se sont retrouvés dans le pétrin avec la crise du pain qui a éclaté. La grève décidée par les boulangers de certaines wilayas a été sévèrement ressentie par la population. Le pain est devenu une denrée rare. Les boulangeries ont baissé rideau en signe de protestation contre la pénurie de la farine panifiable et l'augmentation de son prix. Mascara, Mostaganem, Jijel, El-Milia, Souk Ahras et El-Tarf ont été touchées par cette crise. De nombreuses familles ont été privées de pain. Dans la wilaya de Jijel, la pénurie a été constatée dans plusieurs communes. Le pain était introuvable durant ces trois jours de grève. Les boulangers ont eu du mal à se procurer ce produit chez les minotiers. Un boulanger a dû faire le déplacement jusqu'à Grarem Gouga, un village limitrophe de la wilaya de Mila, pour revenir avec 20 quintaux de farine à 2.400 dinars le quintal, alors qu'il avait besoin de 80 quintaux. Cette pénurie risque de se prolonger dans les prochains jours, selon un boulanger, si le problème persiste. A son troisième jour, la grève semble être largement suivie, sur les 334 boulangers activant dans cette wilaya, 241 ont fait grève. Pour expliquer cette situation, un cadre de la DCP a souligné que les besoins de la wilaya en matière de farine sont de 152 à 155 tonnes quotidiennement dont 20 à 30% seulement sont assurés par l'OAIC qui approvisionne les trois minoteries en blé tendre. Plus explicite, notre interlocuteur a tenu à préciser que l'apport quotidien de l'OAIC en blé tendre est de 60 tonnes par jour dont 63 à 65% seulement de farine. Selon le même responsable, cette perturbation qui était prévisible depuis deux mois s'explique par la nature du stock des importateurs qui boudent le blé tendre vendu sur le marché international en raison de ses prix jugés exorbitants. Cette pénurie de farine a porté préjudice aux boulangers qui étaient contraints de se rabattre sur leur maigre stock. La même situation a été vécue dans la localité de Zahana, relevant de la wilaya de Mascara, où les boulangeries étaient fermées. Pas une baguette de pain produite au point où, nous dira un habitant de la région, «nous avons évité les repas qui demandent une grande consommation de pain et nous nous sommes contentés de couscous». La même situation a été vécue dans la wilaya de Mostaganem. Pour apaiser de la tension qui pèse actuellement sur ce produit, la direction du commerce de la wilaya a tenu, dans l'après-midi d'hier, une rencontre avec les boulangers affiliés à l'UGCAA ainsi que des représentants de l'OAIC et des minoteries. Lors de cette réunion, les boulangers ont exposé le problème du manque d'approvisionnement en farine constaté ces derniers mois. Le directeur du commerce a argumenté que «les minoteries sont suffisamment approvisionnées en blé tendre de la part de l'OAIC. Les boulangers seront approvisionnés chacun selon sa capacité de production. Toutes les transactions commerciales entre les minoteries et les boulangers seront facturées et réglementées». Le directeur de l'OAIC a rassuré, pour sa part, que «3 minoteries de la wilaya sont alimentées quotidiennement de 5.400 quintaux avec un prix ne dépassant pas les 1.285 DA le quintal. La 4ème minoterie implantée à Ouled Maâllah est alimentée, quant à elle, de Oued Rhiou». La wilaya d'El-Tarf a aussi connu des perturbations dans la vente de pain. Conséquence de la pénurie de la farine et de l'augmentation de son prix. Les boulangers se sont plaints d'une diminution de l'activité à cause de ce problème de farine. Ils ont précisé qu'avant la farine était livrée à domicile et à crédit. Maintenant ceux qui les approvisionnent en farine ont brusquement changé d'attitude. Situation qui les a contraints à faire du porte-à-porte pour trouver de la farine. A Souk Ahras, la crise du pain était aussi visible que dans les autres wilayas citées. Le directeur du commerce a imputé «ce léger déséquilibre dans la distribution de ce produit à la sensible augmentation de la consommation du pain et de l'augmentation du prix de la semoule». Pour essayer de trouver une solution à ce problème, une réunion s'est tenue, hier, à la direction du commerce regroupant les représentants de l'OAIC, de la CCLS, des minotiers et des boulangers.


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