Algérie

La famille exige une enquête



Très éprouvée par cette perte, Mme Belhadj exige une enquête sur la mort de son neveu et appelle les autorités algériennes à assister les familles des deux autres camarades du défunt, encore hospitalisés en Tunisie dans un état comateux.
Le récit de Mme Belhadj relève d’une véritable tragédie.
A peine quatre jours après l’enterrement de son neveu Fayçal, elle exige la vérité sur la mort de ce dernier en Tunisie et exhorte les autorités à prendre en charge les deux camarades du défunt, admis à l’hôpital de Nabeul dans un état comateux et dont les parents, sans ressources, ont du mal à les transférer vers le pays.
En fait, Fayçal Belhadj, Benaouda Youcef, Tigrine Mouloud et Bachiri Lahbib, tous des étudiants âgés de 20 à 22 ans, ont décidé de faire leur premier voyage par route vers la Tunisie pour y passer les fêtes de fin d’année. «Il fallait voir l’euphorie dans laquelle ces gamins se trouvaient à la veille du départ. Ils étaient tellement heureux que je n’ai pas pu m’empêcher de leur passer ma voiture. C’était leur premier voyage. Arrivés le 28 décembre, ils ont loué un bungalow à Hamammet. Le lendemain, la mort était au rendez-vous», raconte Mme Belhadj.
Les quatre étudiants sont transférés, dans la nuit du 29 au 30 décembre, à l’hôpital de Nabeul dans un état comateux. Selon les premières informations que la famille va obtenir difficilement, ils auraient été intoxiqués par les gaz que dégageait un chauffe-bain défectueux. Faycal décède le soir même dès son admission à l’hôpital, alors que ses trois amis, plongés dans un coma profond, se battent contre la mort. «Le décès de mon neveu n’a été déclaré que le 31 décembre et les familles n’ont été informées que le 2 janvier, par l’une des victimes qui, après avoir repris connaissance, a téléphoné à ses parents. Lorsque mon frère s’est rendu en Tunisie pour récupérer la dépouille de son fils, la police tunisienne l’a informé que le consulat d’Algérie avait été contacté immédiatement après le drame. Mais celui-ci n’en a jamais informé les familles qui étaient dans la confusion totale quant à la cause du drame. Mieux, lorsque nous avons téléphoné dimanche matin (2 janvier), il n’y avait personne pour donner suite à notre préoccupation. Le comble est que lors de l’enlèvement de la dépouille à l’aéroport, un représentant du consulat a remis un message de condoléances destiné à la famille. En conclusion, pour toute assistance de la part du consulat, le père du défunt a eu une lettre de condoléances à l’aéroport !» 
Benaouda Youcef, contre l’avis de l’équipe médicale, est transféré par ses parents en Algérie, alors que Tigrine Mouloud et Bachiri Lahbib sont toujours hospitalisés. Le premier fait un blocage des reins et se trouve en réanimation, alors que le second est toujours dans un coma profond. Leurs parents sont totalement désespérés et n’arrivent pas à les faire évacuer vers l’Algérie. «Après l’enterrement de mon neveu, j’ai saisi par mail le consulat et l’ambassade d’Algérie en Tunisie pour leur demander d’aider les deux jeunes encore hospitalisés et nous aider à faire la lumière sur les circonstances de cette tragédie, nous aider à situer les responsabilités pour entreprendre les actions utiles, hélas, aucune suite n’a été donnée à ce jour», souligne Mme Belhadj. Aujourd’hui, elle revient à la charge et exige qu’une enquête soit ouverte sur les circonstances de cette tragédie, d’autant que les témoignages qu’elle a pu obtenir sur place font état de lenteurs dans l’intervention des secours et l’évacuation des jeunes Algériens à l’hôpital.
«Nous voulons que l’Etat algérien agisse pour que les familles affectées puissent trouver aide et assistance auprès de nos représentations à l’étranger, comme cela se passe dans tous les pays du monde soucieux de préserver l’intégrité et la sécurité de leurs ressortissants», conclut-elle. Mme Belhadj exprime sa colère de voir les parents de Mouloud et Lahbib terrassés par la douleur de ne pas pouvoir ramener leurs enfants faute de moyens et d’assistance. Poignant, l’appel de Mme Belhadj est en vérité un cri du cœur, voire un appel de détresse…


 
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