La famille et le diplomate
Période de crise ou de vide, ou de crise du vide, revenons à nos moutons et redémarrons du point d'origine de cette problématique. L'Algérie humaine et officielle s'est faite humilier au Caire, son équipe de football a été maltraitée et ses supporters agressés. Que fait la deuxième, l'officielle ' Le dos rond, la face rentrée, puis envoie ses troupes, sans rien dire, venger l'honneur sali que le ministère des Affaires étrangères n'a pas jugé utile de laver officiellement. Jusque-là tout va bien, même si chacun se demande si le président Bouteflika est l'héritier de Boumediène ou d'un banal bachagha sous influence turque ' Puis arrive le principe de réciprocité, dont l'Algérie diplomatique a fait son moteur relationnel, basé sur l'égalité (on est tous pareils) et la formule dentaire (dent pour dent). Moubarak parle du match et de l'Algérie, Bouteflika ne dit rien. L'Egypte insulte l'Algérie et son histoire, l'Algérie se garde d'attaquer l'Egypte.Puis la goutte qui fait déborder le vase pharaonique : l'Egypte retire son ambassadeur, demande des compensations financières pour rétablir les relations entre les deux pays pendant que M. Hadjar, ambassadeur algérien, reste au Caire en assurant que tout va bien, même devant sa villa assiégée, pendant que M. Medelci, ministre des Affaires étrangères, promet que la fraternité reste intacte. Le principe numéro 1 de la réciprocité commande ceci : quand un ambassadeur est retiré, même provisoirement, le pays d'accueil doit retirer le sien en attendant le règlement du conflit. L'Algérie applique ce principe à tout le monde, la France, le Maroc, l'Ukraine et le Sénégal. Tout le monde sauf l'Egypte. Peut-on revendiquer être frère avec quelqu'un qui refuse la fraternité ' Non, on peut être sa s'ur, à la limite. L'Egypte, en tant que Oum Eddounia, est-elle la mère de l'Algérie ' Ou l'Amérique est-elle le père de tout le monde '
Posté Le : 15/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com