La famille Beriche, un modèle de bonté et de générosité

L'opération du restaurant du c?ur ou celle du couffin de Ramadhan est souvent l'?uvre d'associations caritatives ou des autorités locales, dotées de budgets nécessaires pour ce genre d'action. A Staoueli, commune située à l'ouest d'Alger, la situation change radicalement, puisque l'action de solidarité émane cette année, d'une initiative personnelle de la famille Beriche, résidant au centre-ville. Une vieille habitude perpétuée à la faveur d'une tradition familiale reconduite depuis une quarantaine d'années maintenant. Aujourd'hui encore, cette famille ne veut pas déroger à la règle et décide de transformer le restaurant baptisé « Le petit prince », situé sur le boulevard Kaci-Amar, en restaurant du c?ur où sont distribués chaque jour au moment du f'tour des repas aux passagers. « C'est une tradition chez nous. Depuis une quarantaine d'années et à chaque Ramadhan, notre restaurant familial est transformé en restaurant du c?ur où nous partageons nos repas avec des gens qui n'ont pas la possibilité de le faire en famille », confie Riad Beriche. L'opération est chapeautée par Mme Farida Beriche, qui s'occupe de la préparation des plats. La réputation de cette vieille dame digne et fière dépasse les frontières de cette localité, puisque les gens viennent de toutes les wilayas pour lui rendre hommage. Tous les autres membres de sa famille, grands et petits, mettent la main à la pâte. Chacun y met du sien pour réussir un f'tour dans une ambiance familiale où règne gaieté et quiétude. « Nous servons entre 40 et 50 repas quotidiennement, en plus des repas à emporter », informe Riad. Des marchands ambulants, des ouvriers, des saisonniers et des passagers sont les personnes qui fréquentent le plus le restaurant. « C'est avec ces gens que nous partageons chaque soir notre repas. Nous faisons de notre mieux pour leur servir des mets équilibrés dans la bonne ambiance tout en préservant leur dignité », ajoute notre interlocuteur. La famille n'a bénéficié d'aucune aide particulière ou d'un sponsor pour faire fonctionner ce restaurant, sauf ce don de cinq jours de repas octroyé cette année par l'entreprise chinoise CSEC, installée dans cette commune. Mais cela ne l'a pas dissuadé de prendre le relai et de vaquer comme à ses habitudes de quatre décades en offrant ces repas. « C'est notre propre initiative. Nous nous sommes tous impliqués pour l'alimenter et la réussir. C'est grâce à nos efforts, ainsi qu'à nos amis et proches que cette initiative tient toujours », ajoute Riad pour qui, « l'action caritative n'est pas une action facile à mener, car celle-ci demande du temps, de la préparation et de la patience ».