Ben Ali veut-il en finir physiquement avec le journaliste et dissident Taoufik Ben Brik' ' Tout porte à le croire. Depuis son incarcération à la prison de Siliana (130 km de la capitale tunisienne), Ben Brik se trouve dans des conditions très pénibles.
Des conditions qui aggravent son état de santé déjà fragilisé par la maladie de Cushing, une atteinte dégénérative des défenses immunitaires. Malgré les multiples appels lancés par sa famille et ses avocats afin d'améliorer ses conditions de détention et exiger sa libération, le locataire du palais de Carthage reste insensible et ne veut rien entendre. Bien au contraire, il a décidé de mener la vie dure au journaliste ainsi qu'à sa famille en multipliant les intimidations envers ses proches. Le téléphone et la connexion internet sont sous surveillance et souvent coupés' ; les visites à la prison sont soumises à un régime particulier et dépendent du bon vouloir de l'administration pénitentiaire.Face à cette situation intenable, la famille du journaliste Taoufik Ben Brik a décidé de se mettre en grève de la faim dans une ultime action de lutte contre la mort annoncée du journaliste. Depuis mercredi passé, Azza Zarrad, la femme de Taoufik Ben Brik, ses cinq frères et ses deux s'urs sont entrés en grève de la faim pour exiger sa libération. Azza Zarrad a alerté, par des SMS adressés à des journalistes de diverses rédactions, dont El Watan, ainsi qu'aux militants des droits de l'homme, de l'action que mène la famille du journaliste depuis le 6'janvier passé.Par cette action, les grévistes comptent sensibiliser l'opinion nationale et internationale sur la situation dramatique de Ben Brik. « Les seules armes qu'il nous reste, ce sont nos corps », a écrit la femme du journaliste dans son texto.Les quelques tentatives de mobilisation des journalistes et opposants tunisiens ont été brutalement réprimées par la police de Ben Ali. Le Comité tunisien pour la protection des journalistes pour la libération de Ben Brik et de Zoheir Makhlouf a observé, le 5 janvier passé, une journée de grève de la faim pour dénoncer les arrestations arbitraires de journalistes et les atteintes à la liberté d'expression dans ce pays. « C'était un acte pacifique pour attirer l'attention des autorités sur les conditions de nos confrères et nous espérons être entendus », a déclaré à l'AFP un des organisateurs, Mohamed Hamrouni.Il faut dire que depuis sa « réélection » pour un cinquième mandat présidentiel, le 24'octobre 2009, Zine El Abidine Ben Ali persiste dans sa logique répressive contre toutes les voix démocratiques. Une logique propre aux régimes policiers. Il ne se gêne pas pour jeter en prison journalistes, syndicalistes, opposants politiques et étudiants qui prennent le risque de le critiquer ouvertement. Au pouvoir depuis 22'ans, Ben Ali, qui agit en totale impunité dans ses basses besognes, bénéficie du silence complaisant et complice des démocraties occidentales, lesquelles ne se gênent pas pour déposer des présidents « peu coopératifs ».
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Posté Le : 10/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hacen Ouali
Source : www.elwatan.com