Algérie

La famille accuse, le médecin se défend



Les services de la sûreté de wilaya ont ouvert une enquête pour faire la lumière sur les circonstances du décès de Ouali Houria, 70 ans, le 15 août passé au CHU Benbadis, suite à des complications apparues après une intervention chirurgicale sur une lithiase vésiculaire non compliquée. Une enquête judiciaire et médico-administrative est donc en cours suite à la plainte déposée par les enfants de la défunte contre le médecin traitant. « Ouali Houria a succombé à cause d'une erreur médicale ». Aujourd'hui, c'est la thèse de la famille. Par ailleurs, la patiente, qui était diabétique et hypertendue, avait été admise au service de chirurgie générale A, le 30 juillet, suite à des vomissements par gastro-parésie diabétique, selon le rapport du médecin. Elle venait de se faire opérer d'une lithiase vésiculaire par ce même médecin à la clinique privée, Massinissa, à El Khroub, soit le 27 du même mois, « sur les recommandations de ce dernier », affirme la famille. Selon les services de ladite clinique, la patiente avait signé une décharge sur les éventuelles complications pouvant survenir après l'intervention, notamment ceux liés à l'hypertension et l'hyperglycémie. L'état de la septuagénaire est devenu alarmant durant son hospitalisation au CHU ; elle a présenté des signes, puis un choc hypovolémique (diminution du volume du sang) avec insuffisance rénale aiguë ayant nécessité une prise en charge par l'équipe d'anesthésie de la réanimation médicale. La défunte fera deux détresses respiratoires successives en plus d'une hémorragie dont les causes sont restées indéterminées. Les plaignants reprochent, par ailleurs, au médecin traitant, ainsi qu'à son staff de ne les avoir pas « informés régulièrement sur l'état de santé de leur mère pendant son hospitalisation et de ne l'avoir pas assistée 3 jours durant au moment où elle était en danger ».Nous avons pris le soin de prendre attache avec le médecin traitant, le Pr. Salim Mekhloufi, qui s'inscrit en faux contre ces accusations, précisant que « toute intervention chirurgicale, sous quelque latitude que ce soit, comporte des risques, particulièrement lorsque le patient est âgé et présente des tares médicales ». Notre interlocuteur affirme que la patiente s'est présentée en consultation à la mi-juillet pour une cure chirurgicale d'une lithiase vésiculaire ; à cause de la défectuosité du système de climatisation du bloc opératoire et de l'unité réa-post-op, un rendez-vous sera fixé à la malade pour le mois de septembre ou octobre avec remise d'une demande de bilan préopératoire. Mais, cette dernière, a ajouté le chirurgien, s'est présentée à la consultation une semaine plus tard et a demandé à être « rapidement opérée par lui et en secteur privé, arguant que son cardiologue lui aurait conseillé de ne pas trop différer la date de l'intervention ». Selon le rapport médical, la défunte avait progressivement amélioré, durant son suivi, ses chiffres de créatinine et d'urée. Un scanner lui a été prescrit et son examen a conclu à une discrète dilatation des voies biliaires sans obstacle décelable, ainsi qu'à une ascite de grande abondance. Les médecins réanimateurs, lit-on également dans ce document, ont préconisé une séance d'hémodialyse préventive, compte tenu de l'insuffisance rénale préexistante. Pour l'heure, il est trop tôt pour conclure à la responsabilité du médecin et de son staff, sachant qu'il faudrait attendre le résultat de l'enquête.


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