La FAF s'est-elle précipitée '

Le fait que les championnats de Ligue 1 et 2 ont déjà débuté et que les règlements y afférents ont été rendus publics par la FAF provoque une certaine résistance chez les clubs pour ce projet applicable dès la saison 2021-2022. Des informations font état d'une opposition farouche de la part de nombreuses équipes. Explications.Deux ans après le dernier changement de système de compétition opéré sous l'ère de Kheireddine Zetchi, la FAF s'apprête à organiser une assemblée générale extraordinaire consacrée à une nouvelle modification. Prévue le 21 novembre ? dans moins de deux semaines ? l'assemblée générale devra donc se prononcer sur une nouvelle configuration pyramidale du football national avec une Ligue 1 professionnelle de 16, 14 ou même 12 équipes, applicable dès la saison 2021-2022. "L'assemblée générale peut se réunir en session extraordinaire : à la demande du bureau fédéral et son président, à la demande de 2/3 de ses membres à jour de leurs cotisations. Le lieu et la date de l'assemblée générale extraordinaire sont communiqués aux membres de l'assemblée générale au moins huit jours avant la date de l'assemblée générale extraordinaire. Les convocations à l'assemblée générale extraordinaire comportent le point inscrit à l'ordre du jour et les documents y afférents sont adressés aux membres au moins huit jours avant la date de l'AGE. Lorsque les deux tiers des membres de l'assemblée générale à jour de leurs cotisations en font la demande écrite et motivée, le bureau fédéral est tenu de convoquer l'assemblée générale extraordinaire dans un délai de trois mois après la remise de la demande.
S'il ne le fait pas, les membres qui ont demandé la convocation de l'assemblée générale extraordinaire, peuvent la convoquer eux-mêmes. Aucune modification ne peut être apportée à l'ordre du jour d'une AGE. L'assemblée générale extraordinaire est compétente pour se prononcer sur : le changement du lieu du siège de la FAF, la modification des statuts, la dissolution de la Fédération", précise l'article 29 des statuts de la FAF qui traite des conditions d'organisation de la réunion. Le document portant projet de révision du système de compétition devra donc être entre les mains des membres de l'AG au plus tard la semaine prochaine sous peine de report pour raison statutaire.
Si la FAF plaide pour une Ligue 1 à 16 clubs, le MJS penche pour un nombre maximal de 12 équipes. Cependant, il y a comme un air de précipitation qui se dégage à travers la démarche de la Fédération. En effet comment expliquer que ce projet soit soumis à l'aval du bureau fédéral et de l'AG bien après le démarrage des championnats des Ligues 1 et 2 et surtout après la publication sur le site de la FAF des dispositions réglementaires pour les compétitions 2020-2021, censées être intouchables en cours de compétition ' Les dispositions concernant la relation et l'accession doivent être connues, avant le coup d'envoi pas "en cours de jeu". C'est une question d'éthique. De bons sens aussi. Des informations font état d'ailleurs d'une opposition farouche de la part de nombreuses équipes de Ligue 1. La CAF, vient de décider l'instauration, à compter de la saison 2022-2023, de la licence de club professionnel pour l'ensemble des clubs de la Ligue 1, alors que cette exigence ne concernait auparavant que les clubs engagés en compétitions africaines. Les clubs représentant l'Algérie doivent obligatoirement satisfaire certaines conditions draconiennes.
La CAF exige que les futurs participants en Ligue des champions d'Afrique et à la Coupe de la CAF ne doivent avoir aucune dette vis-à-vis des joueurs, des entraîneurs, des organismes des impôts ou des caisses d'assurance et de retraite. Les clubs ne doivent pas être non plus sous l'effet d'une sanction de la FIFA pour contentieux divers. Pratiquement tous les clubs algériens dits professionnels ont des ardoises salées au sein de la direction des impôts et de la CNR. Ce sont des centaines de milliards de dinars restés impayés, sans que l'Etat réagisse, depuis l'avènement du professionnalisme, en 2010. Mais avec ce coup de pression de la CAF et de la FIFA, la FAF et le MJS sont appelés à trouver des solutions urgentes et pratiques pour garantir la représentativité de l'Algérie pour nos quatre clubs au niveau continental.

SAMIR LAMARI