Algérie

La FAF renonce aux subventions de l'état


La FAF renonce aux subventions de l'état
La décision prise par la Fédération algérienne de football (FAF), à l'issue de la réunion de son dernier bureau fédéral, de renoncer aux subventions de l'Etat soulève des questionnements, dans la mesure où quelle que soit «l'autosuffisance financière» à laquelle est arrivée l'instance footballistique nationale, il lui serait toujours intéressant et utile surtout d'avoir une manne supplémentaire, d'autant plus que des structures et des acteurs du ballon rond ont toujours besoin de financement.Certains clubs des divisions inférieures n'arrivent souvent pas à collecter les sommes nécessaires pour s'engager dans le championnat.A cet effet, pour des observateurs de la scène footballistique nationale, une lecture des textes en vigueur permettra d'avoir des débuts de réponse. A priori, il n'est nullement question d'«échapper» à un contrôle de ses finances, puisque les lois du pays permettent un droit de regard même si les finances d'une fédération proviennent des sponsors seulement.L'article 38 du décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type stipule, entre autres, que «la fédération sportive nationale est notamment tenue de transmettre à l'administration chargée des sports les documents justificatifs de toute opération financière provenant d'un contrat de sponsoring ou de patronage, dès la conclusion de ce dernier et de procéder à inscrire les ressources de cette opération dans ses écritures comptables».Dans l'article qui suit (article 39), il est signalé que «le ministre chargé des Sports peut prendre toutes les mesures de nature à assurer le contrôle de la fédération sportive nationale, y compris la désignation d'un expert financier chargé de l'audit comptable et financier de la fédération, dont les ressources proviennent majoritairement de fonds publics et/ou ceux d'organismes et entreprises publics». Dans ce cas-là, l'opérateur public de la téléphonie mobile.Donc, il n'est pas opportun de voir dans la logique des membres du bureau fédéral de la FAF une quelconque intention de «fuir» le contrôle étatique. Néanmoins, il se pourrait que l'instance footballistique nationale soit mue par le souci d'asseoir définitivement son autonomie, même si, de l'avis de tout un chacun, la FAF a de tout temps eu une marge de manœuvre considérable. Il faut rappeler, dans ce sens, les contenus des articles 30, 31, 32 et 37, par exemple, de la même loi.L'article 30 stipule que «les subventions, aides et contributions de l'Etat et des collectivités locales (?) concernent exclusivement le financement des opérations et moyens liés aux activités précisées par les modalités contractuelles et ne doivent pas être utilisées à d'autres fins».Dans l'article 32, il est signalé, par ailleurs, qu' «un montant de 20%, au moins, de chaque subvention accordée à la fédération sportive nationale par l'Etat et les collectivités locales ou tout autre organisme public doit être affecté à la formation des jeunes talents sportifs», alors que dans l'article 37, il est dit qu'«il est justifié, chaque année, auprès du ministre chargé des Sports de l'utilisation des subventions octroyées à la fédération sportive nationale au cours de l'exercice écoulé».En d'autres termes, lorsqu'il s'agit des subventions de l'Etat, la tutelle est en droit d'exiger la destination précise de l'argent et son suivi, bien évidemment. Ce qui limiterait, dans ce cas-là, la marge de manœuvre de la fédération concernée. Il faut rappeler, en dernier lieu, que l'Etat accorde annuellement à la FAF 35 milliards de centimes. Dans son rapport moral pour l'exercice 2014, la FAF avait déjà signalé que «la politique d'autofinancement prônée par la Fédération algérienne de football depuis plusieurs années, à travers une stratégie de marketing pointue, lui a permis, grâce aux ressources financières captées à ce jour, de garantir sur plusieurs exercices le financement autonome de ses activités et différents programmes de développement».Il est ajouté que «depuis l'exercice 2010, la Fédération n'a pas utilisé les subventions annuelles attribuées par le ministère des Sports, préférant les réserver au financement de projets d'investissement tels que l'acquisition de sièges pour les ligues de football, et ce, après l'accord préalable du ministère».Aujourd'hui, la FAF est passée à une étape supérieure en décidant de renoncer carrément à ces subventions. A moins que l'instance que dirige Mohamed Raouraoua veut économiser au gouvernement ces 35 milliards annuels en ces temps d'austérité financière?


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