La FAF a su mettre l'équipe nationale à l'abri

Ismaël Bangoura (FC Nantes/Guinée), Brice Dja Djé Djé (Olympique Marseille/ Côte d'Ivoire) ont décidé de ne pas répondre favorablement à l'appel de la sélection en faisant un trait sur le tournoi continental qui se tiendra du17 janvier au 8 février prochain. Loin des «chichis» que faisait, à chaque fois, Emanuel Adebayor pour rejoindre le Togo, ces décisions paraissent étranges et interviennent dans une période sensible. En effet, l'important rendez-vous en Afrique a failli ne pas se tenir après le long bras de fer entre la Confédération africaine de football (CAF) et le Maroc concernant l'organisation de la manifestation.L'instance de Aïssa Hayatou a dû batailler ferme pour trouver une terre d'accueil pour ce tournoi pour, au final, voir des joueurs «lambda» montrer des réticences pour rejoindre les sélections. Voire, les bouder quasiment en renonçant à participer à cette fête du football. Une attitude qui n'honore guère des footballeurs qui semblent avoir oublié d'où ils viennent. Qui hésitent à apporter leur contribution pour donner plus d'allure à la CAN. Des valeurs qui sont aux antipodes de celles des Yaya Touré, Didier Drogba, Eto'o, Brahimi et Feghouli (pour ne citer que ceux-là). Même s' il a décidé de raccrocher avec les Eléphants, Drogba a toujours répondu favorablement au devoir de représenter la Côte d'Ivoire sans jamais faire des caprices ou poser ses conditions malgré sa stature. Idem pour Yaya Touré qui est considéré comme l'un des meilleurs milieux de terrain au monde. Heureusement, au niveau de notre sélection, on n'a jamais connu ce genre de problème malgré la présence de footballeurs de renom. Ce qui est notable, c'est que les sélections africaines connaissent aujourd'hui beaucoup de problèmes de discipline. La situation s'aggrave de plus en plus surtout quand il s'agit de l'aspect financier (prime et autre) comme ce fût le cas lors du Mondial. Il faut rappeler que les représentants de la zone CAF ont fait des leurs au Brésil pour des... primes. Oubliant, au passage, la raison première de leur présence au pays du roi Pelé qui était de représenter dignement la nation, mais aussi le continent. Pendant ce temps là, les Fennecs travaillaient dans la sérénité. La bonne gestion de la FAF, conjuguée aux efforts des Verts et de l'ancien driver Vahid Halilhodzic, a fait que les coéquipiers de Madjid Bougherra atteignent les huitièmes de finale pour la première fois dans l'histoire des participations algériennes en Coupe du Monde. Dans une Afrique de football où la gestion des égos est devenue très difficile, l'instance algérienne parvient à encadrer sa sélection de la meilleure manière qui soit. Les poulains de Christian Gourcuff se montrent même impatients de débuter l'aventure équato-guinéenne. Un indice qui prouve bien que porter la tunique des «Guerriers du Désert» est loin d'être une corvée pour nos internationaux. Dès lors, ceux qui parlent de binationaux ayant choisi l'Algérie devraient songer à revoir cette appellation et utiliser d'autres termes mieux adéquats. De nos jours, gagnant tellement d'argent en jouant au football, qu'on risque de perdre certaines valeurs. Ceux qui vont tourner le dos à l'Afrique peuvent devenir très nombreux à ce rythme. N'empêche, dans cette grisaille il y a toujours des éclaircies. Les Gervinho, Papiss Cissé,Aubameyang et les autres stars seront là. Comme quoi, l'Afrique aura toujours ses enfants.M. T.