Algérie

La facture salée du rattrapage salarial Le déficit du Trésor s'établit à 2022 milliards de dinars



Le Trésor public a décaissé 3676,64 milliards de dinars (environ 50 milliards de dollars) entre janvier et fin septembre 2012 pour les dépenses de fonctionnement et 1616 milliards de dinars pour l'équipement.
Le poids du déficit du Trésor public est de plus en plus important. En septembre dernier, le Trésor public a enregistré un déficit de 2022 milliards de dinars, contre un déficit de 1163,3 milliards de dinars, à la même date de l'exercice écoulé. S'il est vrai que le déficit s'inscrit en dessous de la prévision de clôture pour l'exercice 2012 (plus de 4100 milliards de dinars), son poids devient de plus en plus pesant pour les finances du pays. Ce déficit tire son origine de l'exécution de la loi de finances complémentaire de 2012.
La LFC a été entreprise pour prendre en charge les augmentations salariales décidées par les pouvoirs publics, notamment la hausse du salaire national minimum garanti (SNMG) et la revalorisation des retraites. La dernière tripartite, tenue en mai dernier, avait décidé de revoir à la hausse le SNMG, le portant de 15 000 à 18 000 DA. Ce rattrapage salarial, qui était subito presto comprimé par une inflation grimpante (8,85% à fin septembre), s'étant fait ressentir violemment chez les petites et moyennes bourses, a pénalisé davantage le Trésor public en révisant à la hausse le poids de son déficit, comparativement aux neuf premiers mois de 2011. Mathématiquement, ce déficit à fin septembre 2012 représente l'écart entre le montant des recettes budgétaires recouvrées par le Trésor, hors recettes du FRR, estimées à 3275,52 milliards de dollars et les dépenses budgétaires réelles, qui ont atteint, elle, 5292,65 mds de dinars à la même date.
Initialement, ce déficit devait être beaucoup plus pesant si l'on se réfère aux prévisions de dépenses de fonctionnement incluses dans le texte de la LFC 2012. Celle-ci, calculée sur la base d'une dépense de fonctionnement de 4925,11 mds de dinars et des dépenses d'équipement de 2820,41 mds de dinars, a prévu ainsi un déficit budgétaire de 4116 mds de dinars, soit 28% du PIB. Même si le ministère des Finances s'est gardé de glisser le moindre commentaire dans sa note de conjoncture diffusée, hier, sur son site internet, elle est néanmoins facilement décelable sous l'effet de la hausse des dépenses de fonctionnement en 2012, lesquels débours étaient destinés à prendre en charge les augmentations salariales.
Le déficit du Trésor est passé de 1303,1 mds de dinars à fin juin 2012 à 2022 mds de dinars à fin septembre de la même année. Il aura ainsi réalisé une croissance de plus de 700 milliards de dinars en trois mois seulement. Le Trésor public a décaissé 3676,64 mds dinars (environ 50 milliards de dollars) entre janvier et fin septembre 2012 pour les dépenses de fonctionnement et 1616 mds DA (environ 22 mds de dollars) pour l'équipement.
Le coût du fonctionnement des institutions de l'Etat qui se voit ainsi évoluer à grands pas pour atteindre des niveaux jamais égalés risque de compromettre tout espoir d'équilibre budgétaire, puisque les dépenses de fonctionnement s'imposent désormais en constante incompressible.La facture de la politique d'expansion budgétaire et de l''uvre populiste du rattrapage salariale s'alourdit. Passée la menace du pétrole bon marché, qui a suscité passagèrement un sentiment de rigueur chez le ministre des Finances, cette situation ne semble plus inquiéter le gouvernement. Pourtant, le danger est toujours omniprésent ; le niveau de la fiscalité pétrolière recouvrée peine à couvrir les décaissements du Trésor pour les dépenses de fonctionnement. Absence de bonne gouvernance économique.


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