A l'exception de l'usine de Renault à Oran qui revendique un taux d'intégration proche de 30%, les trois autres opérateurs versés dans l'assemblage CKD, Hyundaï, Volkswagen et Kia, affichent des taux très bas.Ces niveaux d'importation créeront certainement une polémique que les importateurs ne manqueront pas d'alimenter.
L'industrie automobile naissante a coûté au Trésor public 1,34 milliard de dollars en importations de composants entrant dans l'assemblage des véhicules, en l'espace des 11 premiers mois de 2017. C'est certainement cette facture qui a amené le Premier ministre à vouloir réduire le nombre d'usines d'assemblage. Ce chiffre annoncé par les services des douanes, était néanmoins prévisible au vu du niveau quasi nul d'intégration à la première année de production. Il faut dire qu'à l'exception de l'usine de Renault à Oran qui revendique un taux d'intégration proche de 30%, les trois autres opérateurs versés dans l'assemblage CKD, Hyundaï, Volkswagen et Kia, affichent des taux très bas. Deux de ces entreprises n'ont pas encore bouclé leur première année d'exercice. La crainte du gouvernement était-elle réellement fondée, au vu des niveaux des importations des collections CKD, sachant que, de toute façon, le besoin du marché national en véhicules est important et assez pressant' C'est dire que les unités d'assemblage, encadrées par un cahier des charges, ont peut-être le mérite d'exister, en ce sens que l'Exécutif dispose d'une plate-forme sur laquelle, il devra édifier l'industrie mécanique nationale. Il reste que ces niveaux d'importation qui semblent sensiblement proches de ce que coûtaient les véhicules importés pour la revente, créeront certainement une polémique que les importateurs ne manqueront pas d'alimenter, histoire de montrer du doigt une politique qui à leurs yeux est «un échec annoncé». L'argument premier de ces cercles tient essentiellement dans ce 1,34 milliard de dollars, mais également dans le bond de plus de 600 millions de dollars entre 2016 et 2017.
Les douanes affirment dans leur rapport qu'en 2016, la facture d'importation des collections CKD s'est établie à 645 millions de dollars. On aura compris que l'industrie automobile est une machine à «bouffer» des dollars. Un investissement nécessaire, diraient les partisans de la filière, mais encore faut-il s'assurer, à terme, un retour sur investissement à travers des exportations de même niveau en véhicules assemblés localement ou en pièces de rechange. C'est en fait, l'objectif affiché par les pouvoirs publics.
En attendant, la filière mécanique a globalement «englouti» 1,8 milliard de dollars, si l'on comptabilise les quelques usines d'assemblage de véhicules lourds et de transport en commun, ainsi que les importations de tout type de véhicules pour l'importation en l'état. A ce propos, justement, si la tendance des importations de CKD est en hausse exponentielle, celle des véhicules revendus par les concessionnaire a «fondu» à 92,37 millions de dollars aux 11 premiers mois de 2017, contre 585,02 millions de dollars à la même période en 2016.
On comprend aisément la grogne des concessionnaires qui n'ont pas bénéficié de licences d'importation pour 2017. Les 92, 37 millions de dollars représentent un reliquat des licences accordées en 2016. En volume, les douanes révèlent que le nombre des véhicules de tourisme importés a été de 7453 voitures sur les 11 premiers mois de 2017, contre 53.292 voitures à la même période de 2016. Les véhicules assemblés localement pour cette année avoisinent les 100.000 unités, selon le ministère de l'Industrie. Un phénomène contraire a été observé pour les véhicules lourds et de transport avec, bien entendu, une ampleur moindre.
Les factures d'importation de camions et de bus en CKD ont baissé de presque de moitié. De 722,21 millions de dollars en 2016, Il n'a été importé qu'à hauteur de 331 millions de dollars en 2017.
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Posté Le : 03/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd BOUCETTA
Source : www.lexpressiondz.com