Des explications s'imposent! Nous importons de moins en moins de médicaments, mais nous payons de plus en plus cher. Les derniers chiffres des Douanes, publiés samedi dernier, font état d'une baisse de 12,32% de quantités importées durant les huit premiers mois de cette année comparées aux quantités importées à la même période l'année dernière. Quand on sait que la demande augmente d'année en année en fonction de l'évolution démographique, on en déduit que notre production nationale évolue au point de faire reculer les quantités importées. Par contre, et dans le même temps, les Douanes nous informent que nous avons déboursé 1,6 milliard de dollars pour ces importations des huit premiers mois de cette année alors que durant la même période, l'année dernière, la facture était de 1,27 milliard de dollars. Soit une hausse de 28%. Pour résumer, nous importons moins de 12% et nous payons plus de 28%. Sauf que dans les quantités qui globalement sont en baisse se trouve une partie qui ne cesse d'augmenter et qui coûte excessivement cher. Il s'agit des médicaments anticancéreux. C'est dire l'effort que consent l'Etat pour cette catégorie de malades. A cela s'ajoutent des tonnes de médicaments non utilisés et par conséquent jetés chaque année. C'est le ministre du Travail en charge de la sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, qui l'a révélé il y a quelques jours lors de sa visite dans la wilaya de Mascara. Une saignée inadmissible. Non seulement cela nous fait «jeter par la fenêtre» des devises, mais cause, de plus, des milliards de pertes en dinars à la Cnas. Il pointe du doigt les praticiens qui ne prescrivent pas que les médicaments nécessaires. Pourquoi' Il est une fausse croyance chez beaucoup de nos compatriotes que plus une ordonnance est longue et chargée, plus le praticien est compétent. Il y a des médecins qui s'adonnent encore à ce genre de «marketing». «Une telle situation ne doit pas durer» a averti Ghazi. Il y va de l'équilibre financier de la sécurité sociale et même de la qualité des prestations aux malades. Le ministre a annoncé la mise en place d'une cellule de réflexion pour faire face à de telles pratiques. L'autre partie du problème est constituée par les produits d'oncologie et d'hématologie importés et qui coûtent excessivement cher. Surtout et comme chacun le sait, le nombre de malades du cancer évolue significativement dans notre pays. Les chiffres varient d'une source à l'autre, mais le fait est indéniable. L'équation est simple si le nombre de cancéreux augmente, les médicaments qu'ils nécessitent aussi. Voilà ce qui explique la hausse continuelle de la facture de nos importations dont les quantités baissent. Quelle solution en vue' Pour l'heure, il y a le projet de production par Saidal, de médicaments anticancéreux. Implanté à Sidi Abdellah, il est le fruit d'un partenariat avec un laboratoire koweïtien. La réception de l'usine est prévue pour décembre 2016. L'évolution de la recherche constante et la mise sur le marché de nouveaux traitements anticancéreux ne permettent pas de croire que le problème puisse être réglé par la production nationale. Il peut être atténué, sans plus. Même pour cela, il faudrait plusieurs autres projets de production de médicaments anticancéreux. Mais là où il est possible d'agir et vite, c'est bien contre le gaspillage signalé par Ghazi. La généralisation de la carte Chifa permet de détecter, par logiciel adapté, les praticiens qui délivrent des ordonnances «fleuves». Ensuite et en concertation avec le partenaire social qu'est le conseil de l'Ordre, prévoir des sanctions. C'est loin d'être aussi problématique que la recherche du cancer. L'essentiel est de veiller à la rationalisation des dépenses de santé publique. Et de penser dès maintenant à l'après-pétrole. Au jour où il sera plus difficile de payer la facture!
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Posté Le : 29/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com