Algérie

La facture des médicaments en débat



Les mesures prises par l'Etat pour réduire la facture du médicament, en Algérie, sont certes toutes pertinentes les unes que les autres, mais elles restent largement insuffisantes au regard de l'explosion de la consommation constatée au cours des dernières années.

C'est ce que révèle, en substance, l'étude présentée hier par le docteur Aït Saïd, expert auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors des 4èmes rencontres scientifiques organisées à l'EHU d'Oran par le département de Pharmacie de la Faculté de Médecine d'Oran sous le thème de la « Pharmacie Hospitalière ».

Exposant les données relatives à l'évolution du marché du médicament en Algérie, le docteur Aït Saïd a relevé que ce dernier, qui ne représentait que de 1,25 milliard de dollars en 2004, est passé carrément au double en l'espace de quatre années, pour atteindre les 2,2 milliards de dollars en 2008. La part des importations n'a pas manqué de suivre la tendance en passant d'un peu plus d'un milliard de dollars en 2004, à 1,44 milliard de dollars en 2008, même s'il faut le noter, la part de la production locale a également enregistré un bond important en passant de 225 millions de dollars en 2004 à 770 millions de dollars en 2008, grâce à quelque 50 unités de production répondant aux normes recensées aujourd'hui. L'exemple qui illustre bien cette explosion de la consommation des médicaments en Algérie est l'insuline pour le traitement des diabétiques, dont la facture est passée de 10 millions de dollars en 2003 à pas moins de 82 millions de dollars en 2008. « Si on considère que l'ensemble des 3 millions de diabétiques recensés en Algérie par les associations sont tous insulino-dépendants, on se rend compte que le traitement coûte pour chaque malade, pas moins de 5.370 dinars/jour, soit 170.000 dinars par mois.

Ce qui amène le conférencier à se poser la question suivante : dépense-t-on trop pour la santé des Algériens ou dépense-t-on peu ? Pour le docteur Aït Saïd, il demeure aujourd'hui primordial de contrôler cette croissance et cette consommation, de la rationaliser en impliquant tous les acteurs du secteur de la Santé.




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