L'Algérie ambitionne de réduire ses importations tous produits confondus en encourageant la production locale à travers différentes mesures d'incitations offertes aux opérateurs. Mais cette ambition tarde à se concrétiser et les importations continuent à grever le budget de l'Etat, même si parfois de légers reculs sont enregistrés.C'est le cas cette fois avec les importations de lait de transformation qui ont enregistré un léger recul de 1,47% en 2013, passant à 1,13 milliard de dollars contre 1,15 milliard l'année d'avant, selon les statistiques du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes algériennes. Les quantités du lait importées ont également baissé de 11,88%, passant de314 963 tonnes en 2012 à 277 528 tonnes en 2013.Une enveloppe financière de 46 milliards de dinars est consacrée chaque année pour soutenir la filière lait et encourager la production locale afin de répondre à la hausse constante de la demande et de réduire la facture d'importation. Malgré ces efforts, la production nationale du lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) a connu durant le début de l'année en cours une perturbation dans la distribution, accompagnée d'une hausse des prix des produits dérivés dans plusieurs régions du pays dont Alger. Les pouvoirs publics se sont pourtant engagés à assurer l'approvisionnement en matière première, et malgré cela une certaine pénurie persiste par endroit.Selon les professionnels de la filière lait, cette perturbation est le résultat d'une hausse des prix de la poudre sur le marché mondial et des dysfonctionnements dans le réseau de distribution. Un dysfonctionnement qui persiste et qui apparemment ne trouvera pas solution de sitôt, tant que les responsables se rejettent la balle. Les problèmes de dysfonctionnement du marché datent de très longtemps et à ce jour rien ne change puisque des pénuries cycliques sur les produits sont enregistrées, de même que des augmentations vertigineuses sur les prix.Environ 3,5 milliards de litres de lait cru sont annuellement produits par l'Algérie qui importe l'équivalent de 1,5 à 2 milliards de litres. La consommation, elle, est estimée à plus de 5 milliards de litres/an, selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural.Et même sur le développement de la filière lait, qui s'inscrit dans le cadre de la politique agricole, et dont l'objectif est de mettre en place une filière intégrée rassemblant les différents acteurs intervenant en amont et en aval de cette filière (producteurs, collecteurs, transformateurs, structures techniques, office interprofessionnel et fournisseurs des intrants), il y a aussi beaucoup à dire, puisque cette question d'organisation des filières a de tout temps été soulevée. Ceci étant, un dispositif de développement de la production laitière nationale a été mis en place. Il prévoit, entre autres, une prime de 4 DA/litre pour l'intégration du lait cru dans le processus de transformation, alors que les laiteries qui utilisent la totalité de leurs capacités pour la production du lait en sachet à partir du lait cru ont une prime de 7 DA/litre.Le dispositif prévoit également plusieurs mesures incitatives «importantes au profit des éleveurs, des collecteurs, des transformateurs et récemment même des producteurs de certains aliments de bétail comme le maïs et la luzerne».En attendant de réguler le marché et d'organiser les filières, le consommateur reste balloté entre les pénuries et les hausses incompréhensibles des prix de certains produits.B. A.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Badiâa Amarni
Source : www.latribune-online.com