Algérie

La facture dépassera les 12 milliards de dollars à fin 2011



C'est, du moins, ce que révèlent les statistiques et les prévisions de la Banque d'Algérie, dont nous nous sommes procuré une copie. Ces informations statistiques provenant de la plus haute autorité monétaire du pays font remarquer que le coût du recours à  l'expertise étrangère est passé de 4,78 milliards de dollars en 2006 à  11,90 milliards de dollars en 2010.
La facture de l'année en cours risque d'être encore plus pesante, surtout lorsqu'on sait que l'évolution, en valeur, des importations de l'Algérie en services est de 13,9% durant le premier semestre 2011 comparativement à  la même période de l'année écoulée. Tel est en substance la sentence de la Banque d'Algérie traduite par les chiffres. Après une batterie de mesures destinées à  faire reculer les importations de biens alimentaires et non alimentaires, dont l'institution du crédit documentaire (crédoc) comme seul moyen de paiement des importations, le gouvernement a été surpris par un autre feu qui se caractérise par une envolée effrénée de la facture des services. Pourtant, en janvier 2010, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans un courrier classé «confidentiel» diffusé sous forme de circulaire (n°680/PM du 21 décembre 2009), avait tenté d'instruire les présidents de directoires des SGP, les PDG des entreprises publiques économiques (EPE) ainsi que les directeurs généraux des instituts sous tutelle de «centraliser les études de faisabilité réalisées, réduire le recours aux bureaux d'études étrangers, exiger une déclaration de probité de tout contractant national ou étranger ainsi que leurs sous-traitants et recourir aux entreprises nationales pour les biens et services produits localement».
L'interprétation, par les managers et organismes concernés, de cette énième symphonie était nulle. Nous apprenons qu'un nouveau rappel à  l'ordre a été émis par les services du Premier ministère il y a quelques semaines, à  l'adresse des organismes et institutions antérieurement cités.
C'est dire que le budget de l'Etat est mis à  nouveau à  rude épreuve par un recours jugé «excessif» à  l'expertise étrangère. Cette évolution en valeur de la facture des importations de services est assortie d'une importante sortie de capitaux.
La situation devient catastrophique pour le pays, surtout lorsqu'on sait qu'au bout du circuit bancaire, certaines indications font état de l'existence, à  l'étranger, «d'un véritable marché d'études virtuelles et fictives que des opérateurs étrangers font payer en devises à  des opérateurs nationaux non informés ou complices».
Pour revenir aux statistiques de la Banque d'Algérie, il est à  relever que la facture d'importation des services, en relation notamment avec la réassurance des biens des différentes sociétés ainsi qu'avec l'expertise (étude de faisabilité, étude du marché, expertise comptable, etc.) est passée de 4,78 milliards de dollars en 2006 à  11,08 milliards en 2008, 11,68 milliards en 2009 et à  11,90 milliards en 2010. Le coût de l'expertise étrangère, réelle et fictive, est appelé à  croître cette année puisqu'il a été recensé une évolution de 13,9% durant les six premiers mois de 2011, par comparaison avec la même période de 2010. 
 


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