La facture a atteint 1,6 milliard de dollars

En dépit du plan stratégique mis en place par les pouvoirs publics et le ministère de la Santé en encourageant les investissements et la production nationale des médicaments, la facture d'importation reste toujours en hausse. Rien que durant les huit premiers mois de l'année en cours, la facture des importations des produits pharmaceutiques a atteint 1,6 milliard de dollars (usd), contre 1,27 milliard usd sur la même période de l'année écoulée, soit une hausse de 28%, indique une source des Douanes algériennes. Selon aussi les chiffres provisoires du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis), les quantités globales des produits pharmaceutiques importées ont reculé de 12,32% pour atteindre 19.369 tonnes contre 22.092 tonnes durant la même période de comparaison. Pour Fayçal Abed, président du syndicat national des pharmaciens d'officine, la facture d'importation des médicaments « ne peut être revue à la baisse que par la mise en place des mécanismes réels d'anticipation, de planification et surtout d'encouragement. Il ne faut pas s'attendre à ce que la facture baisse durant l'année 2015 ». Il en appelle à une politique de concertation qui regroupera les responsables de la tutelle et tous les professionnels qui ont un rapport avec le secteur du médicament. Il est à souligner que la production locale des médicaments, qui représente actuellement 40% du marché national, devrait atteindre 65% en 2015, selon les prévisions des professionnels qui estiment que le potentiel pharmaceutique national actuel permet d'atteindre cet objectif, notamment avec les projets d'investissements en cours de réalisation dans le secteur. Afin de réduire la facture d'importation des médicaments et de garantir une couverture sanitaire globale à moindre coût, les autorités publiques se sont engagées à atteindre un taux de production locale de 70% dans les prochaines années. Pour concrétiser cet objectif, un projet de 117 unités de production est lancé. Elles viendront renforcer les 70 unités déjà existantes. Le marché national du médicament est estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 milliard dollars d'importations. En 2013, les importations algériennes en produits pharmaceutiques ont totalisé 2,28 milliards en 2013 (+1,96% par rapport à 2012). Pour Fayçal Abed, « l'Algérie reste tributaire des importations tant qu'elle n'a pas adopté une politique de partenariat avec des laboratoires pharmaceutiques pour développer la production des médicaments. Nous avons les moyens de le faire. L'Algérie a des potentialités humaines importantes dans le domaine de la production des médicaments. Il faut juste leur assurer les moyens nécessaires ». Le plan du ministère de la Santé de réduire la facture d'importation des médicaments ne réside pas uniquement dans la limitation de l'importation des produits pharmaceutiques, mais aussi un suivi rigoureux de la traçabilité des médicaments dans les hôpitaux et un plan pour éviter qu'ils soient détournés au profit des cliniques privées avec la complicité de certains employés des hôpitaux.