Profitant de l'opportunité, des P/APC ont mis le doigt, jeudi dernier, sur les innombrables problèmes rencontrés dans l'exercice de leurs fonctions.En organisant une journée d'études sur le développement local, l'APW, a permis à de nombreux élus de mettre le doigt sur la plaie. Invités à parler des expériences vécues à la tête des communes d'El Eulma (l'une des plus prospères de la wilaya) et Guenzet (l'une des plus pauvres), les deux premiers magistrats des deux cités n'ont pas fait dans la langue de bois.Salim Lakhal, P/APC d'El Eulma, dira en substance : «La bureaucratie influe négativement sur le développement local. Nul n'est contre le contrôle des dépenses publiques mais les appréciations du contrôle financier nous freinent, rendent notre mission des plus difficiles. Le contrôle préalable des dépenses est à l'origine de nombreux blocages.Des factures sont en instance, car le contrôleur financier estime que cette dépense est une ??mauvaise imputation''. En plus du problème précité, nous faisons face à un déficit d'encadrement. Sur 1259 agents communaux, l'encadrement profite à seulement 6% des effectifs. Les départs à la retraite ne sont pas remplacés. Pour l'intérêt du service public, on doit mettre le paquet sur la formation de la ressource humaine, l'autre principal talon d'Achille de la collectivité». En parlant des finances, l'orateur, qui ne cache pas sa satisfaction, fait des révélations à propos de la contribution des commerçants du souk Dubaï sans les nommer. «Il est vrai qu'El Eulma est connue comme une cité commerciale de premier plan. Mais les chiffres ne reflètent pas la réalité.Problème de recouvrementA cause des fausses déclarations, les recettes fiscales sont faibles. Pour preuve, les impôts générés par l'activité commerciale sont de l'ordre de 113 655 086,13 DA en 2015. De l'ordre de 161 801 111,30 DA, les recettes du patrimoine communal sont supérieures aux taxes des commerçants. Celles-ci ne représentent même pas 10% des impôts prélevés en 2015, d'un montant global de 1 855 816 822,38 DA», précise le P/APC de la deuxième agglomération de la wilaya, n'ayant pas omis de souligner que 47% du budget de la commune (1 967 488 366,49) sont destinés à la masse salariale, évaluée à 695 095 583,34 DA.Le vice-président de la commune de Guenzet, Abdeldjaber, n'y va pas, quant à lui, par quatre chemins : «Située à 80 km au nord de Sétif, la commune de Guenzet est déficitaire depuis l'indépendance. Son budget dépend à 99,99% des subventions de l'Etat. D'autant que les recettes fiscales sont nulles, sachant que 95% des commerçants de la localité activent sans registre du commerce.Comme le registre des inventaires du patrimoine communal a été brûlé, on trouve du mal à recouvrer les loyers. Les entraves inhérentes au contrôle financier mettent leur grain de sel. Pour un petit papier, nous sommes dans l'obligation d'effectuer des navettes entre Bougaâ et Guenzet.» Le directeur de l'administration locale (DAL), Messaoud Hadjadj, met, quant à lui, le doigt sur le niveau intellectuel des élus: «Le développement local exige des élus disposant d'un certain niveau leur permettant de manager des équipes, conduire des projets, et gérer des budgets.»
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Posté Le : 31/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Beniaiche
Source : www.elwatan.com