Algérie

La face cachée des attentats en France



La face cachée des attentats en France
La vérité rattrape le mensonge. S'il était difficile de faire une place à la raison sous le coup de l'émotion, hier, au troisième jour de l'attaque terroriste contre le siège de l'hebdomadaire français, Charlie Hebdo, l'objectif poursuivi par les donneurs de leçons apparaît plus clairement. L'attentat ne s'arrête pas à la liberté de la presse ou à la liberté d'expression. D'ailleurs, ce n'est pas un seul attentat mais au moins deux puisqu'à Montrouge un homme, en lien direct avec l'attentat contre Charlie Hebdo, a tué, le lendemain jeudi, une policière municipale. Ce sont des opérations coordonnées qui visent les fondements même de la République française. Le président français, François Hollande, en est conscient puisqu'il a qualifié ces actes de plus graves depuis 50 ans. Il y a 50 ans la France faisait face aux multiples tentatives d'assassinat du président de la République française, Charles de Gaulle. A travers lui, c'était la République dans ses fondements institutionnels qu'on voulait abattre. C'est ce à quoi a fait référence le président Hollande. Le choix de commencer par assassiner des journalistes est dicté par la volonté des auteurs de créer un profond climat de terreur avant de passer aux opérations suivantes. Pour les terroristes, les journalistes ont toujours été des cibles «sonores». Nous le savons, en Algérie, pour en avoir été les premières victimes. 117 journalistes algériens ont été assassinés par les terroristes durant les années 1990. La même opération que celle contre Charlie Hebdo avait été menée, en 1994, contre le siège de l'hebdomadaire algérien, L' Hebdo Libéré, faisant deux morts et cinq blessés. L'objectif visé était également l'effondrement de la République. Le deuxième événement qui conforte ce plan de déstabilisation de l'Etat français nous vient du président américain Barack Obama. Pour la première fois aux Etats-Unis, un chef de l'Etat se déplace à l'ambassade d'un pays pour exprimer sa solidarité. Là, il signe le registre de condoléances en apportant cette précision: «Vive la France!». Ce qui ne veut rien dire d'autre que c'est la France toute entière qui est en danger. Il y a également ces dysfonctionnements des services de sécurité français mis à nu par les révélations américaines sur le parcours des agresseurs des journalistes de Charlie Hebdo. Des révélations qui font état du séjour de l'un d'eux dans un camp d'entraînement d'Al Qaîda au Yémen en 2005. De ce fait, les deux frères figuraient, depuis cette date, sur la liste du FBI des personnes interdites d'accès aux Etats-Unis. Il y a de quoi s'étonner qu'un tel niveau de surveillance de ces deux terroristes n'ait pas été adopté par les services français malgré ces informations qu'ils avaient reçues des Américains. A la mi-journée, hier, la France était sous le coup de deux prises d'otages simultanées. Aux assassins des journalistes retranchés, avec une femme prise en otage, dans une imprimerie, est venue s'ajouter, en appui, l'irruption de l'assassin de Montrouge dans un magasin d'alimentation où il a pris en otage les personnes qui s'y trouvaient. Des opérations synchronisées qui ne laissent aucun doute sur une «déclaration de guerre», contre la France. Ni l'Islam, ni les musulmans de France ne doivent servir de boucs émissaires dans ces attentats. Au contraire, ces crimes sont utilisés pour les stigmatiser, pour diviser la France, pour créer le chaos. En témoigne l'appel à l'unité et au rassemblement lancé par le président Hollande qui a compris le piège. Il a même rectifié la tentative d'exclure les millions de Français du Front national de la marche prévue dimanche prochain. Dans cette terrible épreuve, le président Abdelaziz Bouteflika a, mercredi dernier, exprimé notre solidarité, dans son message à son homologue français, François Hollande. Nous faisons face au même terrorisme. De plus, seuls les paumés ne voient pas qu'il cible aussi l'islam!




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