Algérie

La face cachée de l'iceberg



Le problème des constructions illicites n'est pas simple. Leur érection et leur émergence ont plusieurs causes, les unes imbriquées dans les autres et leurs raisons d'être peuvent être expliquées par des données sociologiques larges allant d'un état d'esprit malencontreux à des faits historiques auxquels toutes les sociétés sous-développées ont été soumises. L'exode rural premier en cause, la panoplie des excroissances urbanistiques et des plaies gangrénant des espaces habitables ont obéi à des entorses où la mauvaise gouvernance, le laisser-aller dû à la crainte des humeurs de la rue et la corruption sous toutes ses formes occupent une place importante.Face à l'élan de force non contrôlé contre ce phénomène et à l'autoritarisme primaire des autorités locales de ces derniers mois, la contrariété du président de la République est justifiée. S'attaquer aux effets d'un problème aussi profond sans appesantir la réflexion et l'analyse sur ses origines revient à se limiter à couper la queue d'un serpent venimeux. Les opérations de destruction des constructions illicites lancées tous azimuts à travers tout le pays deviennent alors des exercices d'apparat et de piètres allégeances et non le témoignage d'une judicieuse et bonne gouvernance. Les bidonvilles rasés à la hâte dans la précipitation ne sont en vérité que la face visible d'un iceberg.
Les dessous cachés sont connus de tous. Ils sont les fruits amers d'une histoire nationale souvent perturbée.
Commencer par lever le voile sur ce qui sclérose l'administration algérienne, car la bureaucratie volontairement planifiée pour garantir des intérêts aux différentes facettes, est une urgence indiquée. L'entreprise n'est pas aisée dès lors que les us, les plis et les habitudes sont solidement ancrés pour s'ériger en véritable culture presque officialisée.
La décennie noire a perverti les comportements jusqu'à accorder des assurances à l'ensemble des malfrats sûrs de détenir la suprématie des pouvoirs pour gérer leurs cercles aussi étroits qu'ils soient ou aussi larges qu'ils pourraient être selon leur volonté et selon les dividendes à glaner.


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