Algérie

La dure réalité d'une Championne



La dure réalité du circuit professionnel. Ines Ibbou, la meilleure tenniswoman algérienne en activité rêve de disputer des tournois du Grand Chelem. Mais la jeune Algérienne de 23 ans, classée 502e mondiale fait face au nerf de la guerre, qu'est l'argent! Pour Ines, chaque dépense doit être étroitement contrôlée. Car, pour le moment elle ne participe qu'à des tournois à faible dotation financière. «Une semaine [en tournée] peut rapidement signifier 1500 à 2000 euros de dépenses - rien que pour moi, sans entraîneur ni personne d'autre», a déclaré Ibbou à BBC Sport Africa. «Les billets d'avion sont très très chers en ce moment. Les billets peuvent coûter jusqu'à 400-500 euros pour un seul vol», ajoute- t-elle. «Ensuite, vous ajoutez l'hébergement, la nourriture, les extras, les cordes - nous devons tout payer», poursuit-elle. «Les 10 premiers gagnent vraiment beaucoup d'argent, mais vous ne commencez vraiment à vivre du tennis que lorsque vous atteignez le top 200. Classé au-dessus de 200, vous parvenez à peine à couvrir vos frais», indique t-elle. La tenniswoman soutient que son objectif est d'être parmi le top 200 mondial. Néammoins, pour cela elle doit jouer aux apprentis comptables. «Si j'y arrive, je pourrai jouer des Grands Chelems. Mais pour y arriver, je dois gérer la partie financière», soutient -elle dépitée. Un retour difficile à la réalité pour celle qui était promise à un bel avenir, elle qui a remporté son premier titre professionnel à l'âge de 14 ans. Mais les blessures et le manque de finances ont fait qu'elle soit dépassée par la concurrence. Les défis auxquels Ibbou est confrontée ont été mis en évidence lors d'un tournoi aux îles Canaries en août. Elle aurait gagné 60000 $ en prix si elle avait triomphé - contre 57500 $ et 80000 $ que les perdants du premier tour reçoivent respectivement à Wimbledon et à l'US Open.«Il est impossible de gagner sa vie dans des tournois comme ceux-ci», a déclaré Ibbou après son départ au deuxième tour.«Juste pour venir [aux îles Canaries], j'ai fait un voyage de 48 heures et j'ai essayé d'acheter le billet d'avion le moins cher», rapporte- t-elle. «C'est une petite chambre d'hôtel que je partage avec un autre joueur - nous avons en fait joué l'un contre l'autre. Lorsque vous partagez une chambre, vous n'en payez [que] la moitié, donc c'est bon pour nous», poursuit-elle pour montrer la situation délicate face à laquelle sont confrontés les joueurs de seconde zone. Elle évoque également le matériel. «Les joueurs de haut niveau disposent d'une multitude de raquettes fournies par les sponsors, changeant souvent de raquette en cours de match lorsqu'ils se préparent à retourner le service et les cassant parfois lorsque les choses ne se passent pas comme prévu», rappelle la joueuse qui n'a pas un tel luxe - avec seulement quatre dans son kitbag. «Je ne peux pas me permettre de les changer pour chaque tournoi, et je pense que je les possède depuis deux ans maintenant», a-t-elle déclaré. Ibbou a également compté sur la gentillesse d'inconnus pour joindre les deux bouts. «J'ai joué en Allemagne dans un tournoi à Horb. C'est un petit village au milieu de nulle part, où une gentille dame que je tiens à remercier m'a hébergée pendant trois à quatre jours chez elle», raconte- t-elle précisant que cela n'arrive pas souvent. Ibbou est la représentante de l'Afrique au sein du panel des joueurs de l'ITF et espère aider à trouver des solutions aux autres problèmes rencontrés par les joueurs du continent. «Je pense que pour chaque Africain, homme ou femme, c'est vraiment compliqué car il y a une inégalité structurelle», a-t-elle dénoncée.De plus, les joueurs africains rencontrent souvent des problèmes de visa lorsqu'ils se rendent à des tournois, ce qui, selon Ibbou, peut être «compliqué». Comme c'est le cas de toute leur carrière. Certains joueurs de haut niveau ont soulevé ce problème pour lutter contre ces inégalités.


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