Algérie

La DSP dans le rôle de sentinelle



Les sentiments d'appréhension et d'angoisse sont probablement ce qui est le plus partagé pour cette rentrée scolaire devant se dérouler dans des conditions exceptionnelles.Le directeur de la santé de la wilaya d'Oran l'avait reconnu lors d'un récent point de presse, pour évoquer une reprise des pics de contamination par la Covid-19, en ce mois d'octobre. Le personnel médical et le corps enseignants vont ainsi se retrouver en première ligne.
"La rentrée scolaire est effectivement un défi très important, même si lors les deux précédentes situations (ouverture des mosquées et examen du bac, ndlr), il n'y a pas eu de cas et la situation avait été maîtrisée", dira le directeur de la santé, Bouda Abdel Nasser, à l'attention de l'opinion.
Néanmoins, il fera un aveu par anticipation, sachant la dimension du secteur de l'éducation, en estimant, du coup, que l'apparition de cas de Covid-19 dans les écoles et dans les classes sera inéluctable : "Il est sûr que l'on aura des cas. Vous savez, l'ensemble des effectifs scolarisés représente 25% de la population, et si les gestes barrières et le respect du protocole ne sont pas appliqués dans la rue, dans les familles, les cas de contamination seront forcément importés de l'extérieur vers l'école."
Ajouté à cela le fait que le secteur de l'éducation à Oran est, chaque année, confronté à la surcharge des classes dans bien des quartiers, sans oublier les transferts de populations relogées.
L'annonce par la Direction de l'éducation d'Oran de la réception de 14 nouveaux groupements scolaires ne suffira pas à assurer le nombre de 24 élèves par classe au maximum, comme cela a été recommandé par le Comité scientifique de suivi de la Covid-19.
D'autant que bien des insuffisances, des défaillances sont aussi enregistrées à chaque rentrée en matière d'hygiène, la question de l'eau, de locaux aux normes, d'équipements en quantité suffisante, déficit du personnel d'entretien, problème de restauration...
Et avec l'épidémie de Covid-19, impliquant une nouvelle organisation, cela prendra des proportions importantes, d'où l'enjeu souligné par tous les acteurs : faire respecter par tous ? élèves, enseignants, personnels administratif et d'entretien ? le protocole sanitaire établi par les pouvoirs publics.
Aujourd'hui, avec la rentrée des élèves du primaire, c'est un véritable test qui se fera à l'épreuve du terrain, avant la reprise, le 4 novembre, pour les deux autres paliers. Les enseignants vont devoir faire face à des difficultés, confrontés à des élèves âgés de 6 à 10 ans et leur faire admettre de respecter les gestes barrières en classe, dans la cour, dans les rangs, avec leurs camarades et leurs enseignants.
Qui plus est après 8 mois d'interruption des cours, il faudra une prise en charge psychologique face à la désocialisation induite par cette longue interruption et, surtout, de rattrapage, de mise à niveau pour des enfants qui ont probablement décroché.
Mais plus que tout, c'est l'organisation des cours dispensés qui va être compliquée pour les enseignants qui devront composer des groupes de 20 à 24 élèves pour une rotation durant la journée. Le défi va aussi concerner les médecins scolaires qui auront besoin du renfort de leurs collègues des EPSP, pour le suivi des élèves présents dans les écoles.
Quant aux parents, ils sont nombreux à appréhender cette reprise scolaire, et certains anticipent même une probable fermeture des écoles très rapidement. "Regardez en France quand ils ont rouvert les écoles, avec tous leurs moyens, ils se sont retrouvés avec une flambée de cas et ont dû refermer des écoles !", nous dit un père de famille très défaitiste et inquiet.

D. LOUKIL


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