La Chine, qui possède environ 12% de la dette publique espagnole, a donné le ton, disant espérer que le virage à droite en Espagne allait «doper la confiance des marchés afin que l'Union européenne mette en œuvre les mesures nécessaires adoptées aux sommets de l'UE et du G20». Mais comme l'a souligné le quotidien économique Cinco Dias, «ce ne sera pas tâche facile» pour le futur chef du gouvernement, Mariano Rajoy, qui doit sa victoire à la débâcle du Parti socialiste (PSOE) sur un bilan économique désastreux. Même si le Parti populaire (PP) dispose de «tout le pouvoir» après sa victoire et s'apprête à contrôler «74,5% du budget central, des régions autonomes et des municipalités», remarque le journal.
Signe d'extrême tension sur les marchés, la Bourse de Madrid a perdu plus de 2% hier matin. Les engagements de Mariano Rajoy ne semblent pas avoir convaincu, des analystes estimant désormais que seule une solution européenne pourrait stopper la spirale infernale de la crise de la dette.
Le Parti populaire a obtenu dimanche la majorité la plus large de son histoire avec 186 sièges de députés sur 350, contre 110 au PSOE qui a encaissé sa pire défaite. L'effondrement des socialistes est particulièrement spectaculaire en Andalousie, dernière région du pays qu'ils gouvernent à eux seuls et celle aussi où le chômage est le plus élevé, à 31%. Le PP y passe devant le PSOE avec 33 sièges au Congrès contre 25. Sitôt annoncée sa victoire, Mariano Rajoy a promis de «faire la guerre à la crise», mais a reconnu qu'«il n'allait pas y avoir de miracle» face à une situation très difficile. Il devrait àªtre investi chef du gouvernement à partir du 20 décembre, une semaine au moins après l'installation des deux chambres du Parlement, le 13. Le prochain budget, qui s'annonce draconien, n'est pas prévu avant début février.
L'Espagne, qui affiche un taux de chômage record de 21,52%, s'est engagée à réduire son déficit de 9,3% du PIB en 2010 à 3% en 2013. Mais la Banque d'Espagne et la Commission européenne doutent qu'elle y parvienne. Les régions ont accumulé des déficits abyssaux qui vont, à terme, alourdir la dette globale du pays. Selon le journal El Economista, les dettes des banques et du Trésor arrivant à échéance en 2012 représentent 335Â milliards d'euros, et pour cela l'Espagne pourrait avoir besoin d'une aide de 100Â milliards.
Dilemme : la rigueur annoncée par Mariano Rajoy devrait accroître le mécontentement social qui s'est déjà exprimé dans la rue, notamment par le «mouvement des indignés». Un ras-le-bol social qui a également bénéficié au petit parti de gauche Izquierda Unida, capitalisant les voix des électeurs déçus du Parti socialiste, qui passe de 2 à 11 députés.
Quant au PSOE, il s'apprête à une profonde rénovation après la déroute qui lui vaut sa plus basse représentation en 34Â ans de démocratie. Le candidat malheureux aux élections, Alfredo Perez Rubalcaba, a demandé à Zapatero de convoquer un congrès «le plus tôt possible».
Posté Le : 22/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : AFP
Source : www.elwatan.com