Algérie

La double injustice



La double injustice
Handicapé par la vie et par la société«Les personnes handicapées doivent être impérativement réinsérées au sein de la société.»Le nombre de personnes en situation de handicap en Algérie est difficile à évaluer. Leur chiffre est estimé à 2 millions sachant que toutes les personnes en situation de handicap ne sont pas déclarées auprès des services concernés. Cette frange de la société est totalement marginalisée. Les efforts des associations de soutien aux personnes handicapées revendiquent plus d'opportunités d'emploi au profit des personnes aux besoins spécifiques et le relèvement de la pension mensuelle qui ne dépasse pas les 4000 DA par mois. Un vrai calvaire pour les familles ayant un enfant handicapé.Avant-hier, le président de l'Association nationale de soutien aux personnes handicapées et à leur enfant El Irada, M.Akouche Abdelkrim a indiqué que cette catégorie de la société réclame plus d'opportunités en matière d'emploi, d'autant que le niveau scolaire de la majorité d'entre eux s'est amélioré. Il a indiqué, en outre, que malheureusement, la pension mensuelle du handicapé est estimée actuellement à 3000 DA pour les handicapés à 80% et 4000 DA pour les handicapés à 100%.Il a déployé, entre autre, que son association réclame l'application des lois relatives aux personnes aux besoins spécifiques, notamment celles obligeant tout employeur à consacrer au moins 1% de son effectif global au profit des personnes handicapées. Dans ce contexte, un Conseil national des personnes handicapées a été installé jeudi dernier à Alger, comme organe consultatif, de concertation et de coordination autour des questions liées à la protection, à la promotion et à l'insertion socioprofessionnelle des handicapés à travers une approche intersectorielle. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Souad Bendjaballah, avait indiqué que ce conseil a été institué par un décret exécutif du 26 mai 2006 de la loi du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées. Elle a expliqué qu'il «a pour mission, notamment d'évaluer la situation matérielle et morale des personnes handicapées et de formuler des recommandations et des propositions pour améliorer les conditions de cette frange de la société», a-t-elle précisé. «Cette structure nationale est constituée de 47 membres, dont des représentants de départements ministériels, des institutions et du mouvement associatif, et chaque membre est chargé au niveau de son secteur de «mettre en oeuvre des dispositions et actions en direction des handicapés», a souligné la ministre qui a relevé que la prise en charge du handicap «est l'affaire de tous». La ministre a développé que le Conseil national des personnes handicapées est chargé en premier lieu d'étudier des dossiers importants dont l'accessibilité, le problème de l'autisme et la scolarisation des enfants handicapés.«Coordonner les activités des différents ministères dans les domaines des droits des personnes handicapées, étudier les données relatives aux avant-projets de textes législatifs et réglementaires portant sur la promotion et la protection des handicapés», figurent également parmi les objectifs du Conseil, précise-t-elle.Dans le même contexte, la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), avec la participation de plusieurs médecins et spécialistes ont organisé une journée scientifique de sensibilisation sur le handicap. Cette rencontre scientifique coïncide avec la Journée nationale des handicapés.«La prise en charge des handicapés en Algérie est d'une extrême importance, compte tenu des événements historiques qu'a vécus le pays et du nombre d'accidents de la circulation qui font, a-t-il dit, quelque 4500 victimes annuellement et des dizaines de handicapés», a indiqué Mihoub Mihoubi, un consultant à la Forem. Il a expliqué qu'il s'agit d'un problème préoccupant qui coûte cher au pays en soulignant la nécessité de prendre en charge les personnes handicapées au niveau de la famille, de la société, des institutions et du mouvement associatif.Au cours de cette journée, animée par un panel de médecins et de spécialistes, l'accent a été mis sur la prise en charge de différents types de handicaps comme l'hémophilie, l'autisme ainsi que la prise en charge langagière de l'enfant déficient auditif, la prévention de la surdité et du handicap communicationnel chez la personne aphasique. Dans son exposé, le Dr Kahla a déploré le manque de moyens pour la prise en charge des hémophiles, lesquels sont issus, pour la plupart, de milieux défavorisés.De son côté, le Dr Chafika Azdaou, maître de conférences à la faculté des sciences humaines et sociales d'Alger s'est intéressée aux enfants autistes, lesquels doivent être d'abord motivés pour guérir et pris en charge par des orthophonistes «compétents» tout en impliquant les familles de ces enfants. D'autre part, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi, a affirmé, jeudi dernier à Alger, que son secteur oeuvrait à permettre aux jeunes malentendants de bénéficier d'implants cochléaires, en leur assurant un remboursement allant jusqu'à 100%. «Le taux de remboursement des implants cochléaires qui est actuellement de 80% empêche certaines personnes nécessitant ce type d'appareils de les acquérir en raison de leur coût exorbitant.» Après avoir souligné la nécessité d'améliorer les prestations accordées aux personnes aux besoins spécifiques qui ont fêté leur Journée nationale, hier, le 14 mars, M.Benmeradi a annoncé «l'ouverture d'annexes de l'Office national d'appareillage et d'accessoires pour personnes handicapées» (Onaaph) dans les wilayas du Sud, au profit des habitants de ces régions. En outre, l'Onaaph prend en charge près de 500.000 handicapés sur un total de 2 millions que compte notre pays et oeuvre à développer ses unités», selon le ministre.




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