Algérie

La diversité pour mieux aimer et grandir ! (3)



Elles apparaissent toujours au moment où on ne les attend plus et où l'on perd espoir. Je parle de ces personnes, délicieuses, qui ont le don de vous faire planer. Qui vous soufflent à l'oreille que rien n'est jamais totalement perdu et vous laissent entrevoir la possibilité de côtoyer, même de manière virtuelle, des mondes magnifiés par les arts et interdits à la violence et aux idéologies qui dévastent. Beaucoup de ceux qui m'ont contactée pour me dire combien ils partageaient mes émotions m'ont demandé de poursuivre mon hommage à Zahia Ziouani. Et de consacrer, plus souvent, cet espace à celles et ceux qui, riches de cultures diverses, sont portés aux nues sur d'autres rives. Encensés par d'autres entités quand, chez nous, la culture moribonde oublie jusqu'à leur évocation quand elle ne travaille pas à leur éviction. Ce n'est pas faire offense à celles et ceux qui créent, transcendent l'indifférence et défient les blocages, que de noter l'absence de promotion de la créativité intra-muros. Je me souviens de ce jour où Beyouna était venue nous rendre visite au Soir d'Algérie. Elle avait confié à une partie de la rédaction son impuissance, sa lassitude et parlé des problèmes dans lesquels elle pataugeait. Pas de boulot. Pas de logement décent... On avait de la peine à l'écouter raconter l'injustice et la misère dans le monde des arts. Elle a fini par prendre son courage à deux mains et la voilà partie courir les castings dans l'Hexagone. Son talent a fait le reste et lui a valu une reconnaissance qui l'a transfigurée. Elle vit mieux aujourd'hui. Qui oserait lui reprocher d'avoir mis les voiles, de s'être exilée en quête d'un professionnalisme bienveillant ' Là où tout a, aussitôt, tourné à l'avantage de son talent. Mais revenons à la prodigieuse Zahia Ziouani, à son sourire ravageur, à ses yeux pétillants et à son ton généreusement enjoué. Au fait de pouvoir, le temps, trop court, d'une écoute, se défaire d'une oppression devenue permanente. Des voix qui apaisent mais que personne, parmi les responsables censés s'en inspirer, ne semble conscient du bien qu'elles font aux malmenés culturels que nous sommes.M. B.


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