Algérie

La diversification économique mais à quel prix ' Partenariats avec Massey Ferguson et Renault



La diversification économique mais à quel prix '                                    Partenariats avec Massey Ferguson et Renault
Deux projets structurants et à forte valeur ajoutée ont nécessité des années de négociations pour aboutir. Il est question notamment de l'usine Renault, qui sera implantée à Oran, et du partenariat avec Massey Ferguson pour la fabrication de tracteurs à Constantine dont le premier tracteur est sorti de la chaîne de montage la semaine dernière. Ces deux projets de partenariats avec deux constructeurs étrangers reflètent le retard pris par notre industrie mécanique mais aussi une nouvelle vision économique qui commence prendre forme. Mais, il a fallu tout de même des années pour comprendre que la dépendance aux hydrocarbures est dangereuse pour le pays et son économie. Au delà de l'apport économique de ces deux partenariats, la logique de la loi de finance de 2009 a pris le dessus. Une orientation dictée par une conjoncture internationale particulière marquée par une crise économique dans le monde industrialisé. Cette conjoncture pousse, d'ailleurs, ces multinationales à s'orienter vers le Sud à la recherche de marchés. Toutefois, la conquête de ces nouveaux marchés porteurs nécessite une contrepartie : le transfère du savoir-faire et de la technologie. Les deux partenaires de l'Algérie dans les projets suscités ont certainement négocié ce volet avec rigueur, bien que l'aboutissement rapide du projet Massey Ferguson renseigne sur la portée du projet et les objectifs visés. L'américain Massey Ferguson a jugé, en fait, que l'Algérie est, au delà de la portée de son marché, une porte vers l'Afrique mais également une plateforme de livraison de pièces pour ses 30 usines ailleurs dans le monde. Il s'agira donc d'une volonté de s'installer pour étendre l'investissement et tirer profit de la position de l'Algérie sur plusieurs plans. Le projet Renault, toujours dans la mécanique, a connu par contre des hauts et des bas en raison de l'importance du marché automobile local en croissance continue et de ses enjeux. Ces derniers ont influé certainement au cours des négociations, citons au passage l'exclusivité qui sera réservée au constructeur français durant trois années et ce en dépit de la production de l'usine qui ne représentera qu'à peine 10 % des besoins du marché (25 000 unités sur un marché de 400 000 véhicules). La substitution aux importations nécessitera, il faut le dire, des efforts, car aux yeux des experts l'Algérie est un marché qui pourrait accueillir plus qu'un constructeur automobile. Quoi qu'il en soit, la concrétisation de ces deux projets aura des retombées positives sur le tissu industriel et les petites et moyennes entreprises (PME), lesquelles restent actuellement confinées dans le cadre familial et privés des dernières techniques de production. Donc, le redressement industriel qui repose, à présent, sur le secteur public devra prendre en compte ce tissu de PME censées tourner autour de champions industriels nationaux. Le ministre de l'Industrie, Cherif Rahmani l'a souligné cette semaine, assurant que des PME spécialisées dans la fabrication de composants, éléments et pièces de rechange utilisés dans le machinisme agricole et l'automobile bénéficieront d'une mise à niveau financière et technique en Algérie et à l'étranger, avec l'aide de l'expertise étrangère. Pour lui, il s'agit de développer la sous-traitance dans la mécanique. Des centres de formation spécialisés dans l'industrie mécanique seront également créés pour former des jeunes dans cette filière. «Il y aura des centres de formation qui seront dédiés à l'apprentissage de la mécanique et de l'automobile en particulier, où des jeunes seront formés par des experts étrangers sur les technologies et le savoir-faire», a-t-il précisé.
S. B.


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