Algérie

La diva revient cette semaine



La lampe d’Aladin reprend du service pour libérer le génie et exaucer les vœux. C’est dans une cité qui sait faire parler les siens que le sort jeta son dévolu sur une diva du medh féminin. La plus jeune de toutes les Cheikha nous revient cette semaine pour marquer à sa manière son immortelle présence dans le répertoire féminin de sa ville natale. Rien ne valait les soirées ramadanesques sans l’orchestre des «masamaât» dans les cours de maison. Tetma avait aussi un don dans le chant souffi pour entonner les plus beaux chants religieux dans les veillées du 27e jour. Cette Diva de la chanson algérienne, Cheikha Tetma, fait partie de ces chantres qui ont marqué la vie artistique algérienne. Elle fut pionnière dans l’instauration du mode «Msamaât» (orchestre féminin) pour déclencher une véritable révolution dans la cour des caciques andalous. Enfant, elle fréquente comme beaucoup de gamins de son âge l’école coranique comme son alter ego égyptienne dans le Fayoum Oum Kalthoum, deux destins qui se rejoignent dans cet idyllique combat. Elle apprend le Coran et la langue arabe auprès de Cheikh El Iraqi et Hadj Mohamed. Comme dans les grands feuilletons du XVIIIe siècle, elle fut prise en charge par Moulay Ahmed Medeghri dit Serfaqo, barbier musicien et poète. C’est en 1916 qu’elle se produit pour la première fois en public lors d’une fête foraine. Tetma joue au sein de l’orchestre de Braham Edi Derraï, musicien de confession juive . C’est le départ d’une longue carrière. Après de tumultueuses relations avec les notables de Tlemcen, et son exil à Fès, elle reprend contact avec le maître du hawzi Abdelkrim Dali pour interpréter «Aziz El Wissal». Sa venue à Alger, sous la coupe de Safir Boudali aux côtés de Fadhéla Dziria, Reinette Daoud, Meriem Fekaï, sonna le glas d’une longue carrière inachevée par une complainte de Lakhdar Ben Khlouf «Chehal eucht elbaâd tendem» (après la belle vie, c’est le temps des regrets).


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