La distribution des logements a été reportée après les élections législatives. L'information, confirmée par plusieurs sources de l'administration publique, n'a pas de soubassements politiques, elle est motivée par des considérations d'ordre technique visant à fixer l'électorat, identifié au terme de la révision exceptionnelle du fichier électoral, ont affirmé nos interlocuteurs.«La seule interprétation qui devrait être donnée à cette mesure, prise par les pouvoirs publics, est d'ordre technique. La révision exceptionnelle du fichier électoral a permis d'identifier un potentiel électoral, distribuer des logements à l'heure actuelle c'est ouvrir la voie à des mouvements de population qui pourraient influer sur ce potentiel», précisent nos sources.
Ces dernières notent que pour la seule wilaya d'Alger, plusieurs nouveaux sites de logements ont vu le jour. Ces habitations sont destinées à une population inscrite sur le fichier électoral des différentes communes de la wilaya. «S'autoriser une distribution de logements qui va déplacer des électeurs va influer négativement sur le taux de participation et sur la consistance du fichier de chaque commune», affirment nos sources.
Et l'exemple est à multiplier par 48 au vu des différents programmes de logements livrés dans le pays et qui devraient être distribués au cours de prochains mois.
Un élu d'une assemblée populaire de wilaya estime que la mesure est salutaire à plus d'un titre. «Ses effets sont multiples. Elle permet, d'une part, de fixer le potentiel électoral entre deux révisions du fichier et, d'autre part, de soustraire le logement aux manipulations politiciennes. Les partis politiques qui seront engagés dans la course pour la prochaine législature n'auront pas le logement comme moyen pour séduire l'électorat.
Ils devront présenter des programmes au lieu de se limiter à faire des promesses de logements réalisés sur des fonds publics et inscrit notamment dans le cadre du programme du président de la République», estime-t-il. Pour lui, la mesure devra être ancrée dans les m?urs de l'administration publique.
Pour étayer ses propos, il ne manquera pas de rappeler qu'avant la tenue des élections législatives, avortées de décembre 1991, le FIS dissous avait utilisé cette carte en organisant une véritable transhumance de la population pour influer sur la consistance du fichier électoral. «La commune de Aïn Benian, à titre d'exemple, s'était retrouvée avec un électorat fraîchement débarqué, acquis au FIS.
A l'heure d'aujourd'hui, elle continue de payer les frais de ce mouvement incontrôlé et provoqué à dessein de la population. Elle continue de lutter, parfois dans la douleur, contre les bidonvilles nés de cette opération réalisée par le FIS dissous», dira-t-il.
Et le cas n'est pas isolé. Dans la wilaya d'Oran, déplacer la population du vieux bâti d'Eckmuhl El-Hamri ou Edderb vers la commune de Bir El-djir où son réalisés des logements destinés à l'éradication de l'habitat précaire, «serait influer aussi bien sur le fichier électoral de la commune d'Oran que celui de Bir El-djir», note un élu de l'APW d'Oran.
C'est dire que différer la distribution des logements après les élections est une mesure qui relève de la logique. Pour ne pas dilapider le travail réalisé dans le cadre de la révision exceptionnelle du fichier électoral, il ne faudrait pas provoquer de déplacement du potentiel électoral et surtout ne pas permettre aux candidats en course d'utiliser le logement comme argument massue pour capter des voix.
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Posté Le : 25/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : F B
Source : www.letempsdz.com