LA DISTRIBUTION DE L'ATTENTION

Alekhine, Botvinnik, et bien d'autres, pensaient qu'il était impossible d'appréhender simultanément les liens entre toutes les pièces. Mentalement, le joueur sélectionne un secteur de l'échiquier, une variante particulière ou un plan. Il oublie de ce fait certaines pièces. « De trois à six sur un total de vingt cinq à trente » (Botvinnik). Ainsi la division de l'échiquier en points principaux et secondaires est compréhensible. La distribution dépend de la flexibilité. Lorsque l'attention est retenue par deux objets simultanément, ce n'est en fait qu'un transfert du 1er vers le 2e, puis à nouveau vers le 1er etc. Et lorsque ce transfert est suffisamment souple et contrôlé, on peut, sans crainte d'effets négatifs, passer d'une idée à l'autre. Il arrive malheureusement qu'un joueur ayant imaginé un plan ne parvienne pas à l'oublier. Il réduit ainsi la portée de son attention, au risque d'évaluer la position de façon trop subjective et donc de commettre des erreurs. Prenons quelques exemples. La preuve la plus évidente de l'importance d'une bonne distribution réside dans la nécessité de porter un jugement sur la position toute entière. Ainsi, il est plus difficile de mener une attaque sur les deux fronts opposés (aile dame et roi)