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La disette et la hausse des prix gagnent El Bahia ALORS QUE LA LUTTE CONTRE LE COMMERCE INFORMEL SE POURSUIT



Au moins 1000 faux commerçants ont été délogés depuis le coup d'envoi de l'opération.
«Le commerce algérien, qui s'est libéré de la monopolisation de l'Etat, s'est retrouvé sous le diktat imposé par un groupuscule de commerçants qui gèrent, sans se soucier, le marché local», a indiqué un jeune commerçant exerçant dans le marché de M'dina Djdida, à Oran. Cette confession est plus que révélatrice du mal qui continue de ronger le secteur du commerce. Tout compte fait, depuis le lancement de l'opération, deux nouveaux phénomènes viennent alourdir davantage le fardeau longuement supporté par les ménages aux faibles revenus, la disette et la hausse des produits tous azimuts en particulier les fruits et les légumes. Les deux phénomènes, qui sévissaient dans des périodes bien connues, constituent, désormais, deux premières règles régissant le marché local, faute d'appareil de contrôle et de suivi. «Depuis que l'Etat a lancé la traque aux petits commerçants, tous les prix ont augmenté», a indiqué une cliente habituée du marché de M'dina Djdida. Tout compte fait, étant donné que le marché de la Bastille (situé dans le centre-ville d'Oran) n'est plus une référence chez les Oranais ayant pour habitude de le cibler aux fins de s'approvisionner à des prix néanmoins abordables. Les Oranais sont sidérés de voir, ces derniers jours, la révision à la hausse des fruits et légumes.
Le prix de la pomme de terre oscille entre 55 et 60 DA alors qu'elle était vendue entre 35 et 40 DA aux moments forts de l'augmentation, le dernier Ramadhan. Idem pour la courgette qui continue de se maintenir au tarif de 160 DA/le kg alors que la tomate, affichée entre 55 et 60 DA pendant le Ramadhan, est cédée, ces derniers jours, 80 et 90 DA/ le kg, selon la qualité. Idem pour les oignons et plusieurs autres légumes chers pour la popote quotidienne du petit citoyen. Cette hausse survient au moment où le défaut de marchés est criant. Il est vrai que la lutte contre le commerce informel qui se poursuit dans la deuxième ville du pays, est jusque-là fructueuse vu que d'importants espaces publics ayant été libérés des mains des «charognards», les commerçants de circonstance. En attendant la suite de l'opération, au moins 1000 faux commerçants ont été délogés un peu partout dans les localités et communes de la wilaya d'Oran, notamment les lieux stratégiques comme le centre-ville d'Oran, Es-Sedikia, Bir El Djir, Es Senia... etc. Mais le nettoiement des lieux publics n'a tout de même pas été sans provoquer des désagréments fâcheux, dont le phénomène de la disette. Le marché d'Oran manque cruellement de plusieurs produits tandis que le peu de quantités exposées aux ventes est affiché à des prix qui choquent. Là encore, les explications ne manquent pas. Si plusieurs commerçants se cachent derrière le fallacieux argument de distribution, plusieurs autres, notamment les scrupuleux, justifient la rareté en question par le fait d'une pénalisation délibérée mise en action par certains fournisseurs qui ont pour habitude d'alimenter le marché informel en faisant appel aux commerçants non inscrits au registre de commerce.
«Le plus important chez ces fournisseurs était d'écouler de grandes quantités avec de petites marges de bénéfice à accorder aux petits vendeurs du coin sans pour autant occulter leurs bénéfices à eux.» A la faveur de la lutte déclenchée contre le marché parallèle, plusieurs commerçants ont revu de bout en bout leur calcul tout en révisant leurs marges bénéficiaires, et ce en haussant les tarifs de leurs produits.


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