Algérie

La directive est appliquée à Sétif



Restriction des visites aux malades La nouvelle directive émanant du ministre de la Santé qui régit les visites aux malades hospitalisés est entrée en application, depuis quelques jours déjà à Sétif. Toutes les infrastructures hospitalières de la capitale des Hauts-Plateaux l?ont appliquée au pied de la lettre. De trois visites par jour, l?une tôt le matin, l?autre en début d?après-midi et la dernière en fin d?après-midi, le tout en dehors des heures d?activité médicale dans les nombreux services du CHU, l?on est passé à une visite par jour de 13h 30 à 15 heures. Cette nouvelle restriction ne fait pas que des satisfaits ; de nombreux citoyens s?insurgent contre cette directive jugée abusive. « Je viens de Bordj voir une cousine hospitalisée en maternité, il est 18 h et on me demande de revenir demain. C?est révoltant ! », déclare un monsieur, qui, pendu au portail de la maternité, essaie d?amadouer les gardiens. En vain. Un vieux monsieur, lui aussi abattu et exaspéré qu?on empêche d?entrer, essaie d?expliquer dans un arabe approximatif : « Avec la vieille, nous arrivons de Béjaïa, notre fille est là depuis une semaine dans un état critique et on ne veut pas nous laisser entrer, sous prétexte que le ministre ne veut pas. Pourquoi le ministre ne trouve-t-il pas de gynécologues pour soigner les femmes qui sont ici ? » Même son de cloche au CHU, les gens venus rendre visite aux malades sont renvoyés chez eux : « C?est le règlement, la visite est de 13h30 à 15h, nous avons des instructions strictes : personne ne passera en dehors de ces heures. Nous ne faisons qu?obéir aux instructions qu?on nous donne et puis nous ne voulons pas perdre notre boulot ! », nous murmure un des gardiens chargé d?empêcher les gens d?entrer à l?hôpital. « D?abord on interdit aux visiteurs d?amener de la nourriture aux malades (comme si on leur servait des plats de luxe) et maintenant, on interdit aux gens de voir leurs malades : c?est du n?importe quoi ! », se laisse emporter une dame venue spécialement de très loin rendre visite à son père hospitalisé au CHU de Sétif.


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