Les Algériens ne construisent pas de voiture, et aux dernières nouvelles, même les Européens qui en construisent, refusent de le faire en Algérie. Les Algériens sont de grands consommateurs d?automobiles, mais ils ne jugent pas utile d?en utiliser toutes les fonctions. Depuis quelques années, on aura remarqué leur nouvelle façon de conduire. En dehors du manque évident de civisme et du non-respect du code de la route, aujourd?hui presque plus personne ne juge utile de mettre son clignotant. Ni pour signaler qu?il va à gauche ou à droite, ni encore qu?il va s?arrêter ou démarrer. Au-delà du mépris pour son prochain qui s?affiche dans ce genre de comportement, il y a là une attitude que les sociologues de l?opposition expliquent par un mimétisme vertical, l?adoption d?un modèle de conduite venu d?en haut. En effet, en tant qu?administrés plus ou moins forcés de suivre le mouvement, les Algériens ne savent plus où aller, leur régime ne mettant pas non plus de clignotant. On vote une loi pour le bradage du pétrole par une opération de type ultralibéraliste, puis on vote à main levée une loi contraire, de type nationalisation bis des hydrocarbures. A droite ou à gauche ? On subventionne le prix de la semoule, mais on laisse tous les autres produits flamber sur le principe de la libre concurrence. L?Algérie est islamiste, libérale, socialiste, républicaine, autoritaire, possède une conduite dangereuse, signe des conventions internationales pour protéger les dauphins de l?Atlantique, mais oublie de s?inquiéter des Algériens en Libye. Entre un libéralisme débridé et un étatisme populiste, où va l?Algérie ? s?était demandé un président qui n?avait pas vu son nouveau pays arriver derrière son dos. Où ? On n?en sait rien, mais ce serait bien qu?elle mette son clignotant pour savoir dans quelle direction elle compte aller. Et éviter les accidents de circulation.
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Posté Le : 16/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com